Pourquoi l’inculpation de Jacqueline Jacob divise les juristes 40 ans après l’affaire Grégory

Un Espoir Relancé Par Les Progrès Scientifiques

Après avoir exploré les pistes humaines et les tensions familiales, l’enquête sur l’affaire Grégory connaît un nouvel élan grâce aux avancées techniques et à la détermination des acteurs judiciaires. Thierry Moser, avocat des parents de la victime, incarne cette dynamique. À la retraite, il reste convaincu que la vérité peut encore émerger. Ses déclarations récentes témoignent d’une confiance fondée sur des acquis scientifiques et une expertise renouvelée : « Aujourd’hui, nous savons certainement qui a fait quoi, comment, pourquoi dans ce dossier », affirme-t-il.

Cette conviction s’appuie en particulier sur une expertise réalisée en 2007 au laboratoire de police technique et scientifique de Lausanne. Moser relate avoir sollicité le professeur Margot, spécialiste renommé, pour évaluer ce que la science moderne pouvait apporter à une enquête vieille de plusieurs décennies. Le rapport produit a permis d’identifier des pistes jusque-là inexplorées ou insuffisamment exploitées. Fort de ce document, l’avocat a obtenu la réouverture officielle du dossier en 2008, marquant un tournant dans le traitement judiciaire.

Ces avancées techniques incluent notamment les progrès en matière d’ADN et d’analyses criminologiques, qui n’étaient pas disponibles à l’époque du crime. Elles offrent des moyens plus précis pour relier des éléments matériels aux protagonistes potentiels. Maître Moser souligne que ces innovations permettent d’envisager des démonstrations factuelles là où seules des hypothèses dominaient auparavant. Il souligne aussi l’importance de la science pour faire la lumière sur des zones d’ombre persistantes.

Cependant, cette réouverture ne garantit pas une résolution immédiate. Le dossier demeure en attente à Dijon, où les investigations continuent de bénéficier des outils modernes. L’enjeu est désormais de transformer ces possibilités en preuves solides, capables de convaincre juridiquement. L’avocat met en exergue la nécessité que des témoins ou des protagonistes fassent preuve de franchise, afin de dépasser le silence qui a longtemps freiné la manifestation de la vérité.

Cette nouvelle phase de l’enquête illustre combien la conjugaison entre progrès scientifiques et volonté judiciaire peut réactiver des affaires anciennes, même quand le temps semble avoir figé les certitudes. L’espoir renaît donc d’une alliance entre rigueur technique et persévérance humaine, ouvrant la voie à une compréhension plus fine des événements tragiques qui ont marqué cette histoire.