web statistic

Procès Amandine : « Elle dormait dans un cagibi… » le récit de sa sœur qui a mené la mère aux aveux

Julie K.
9 Min de lecture

Un procès dévoile l’horreur vécue par Amandine, 13 ans, morte de faim en 2020. Sa sœur aînée vient de livrer un témoignage glaçant devant la cour d’assises de l’Hérault. Des conditions de vie inimaginables se dessinent à travers ses déclarations, révélant un quotidien fait d’humiliations systématiques et de privations extrêmes. Comment une adolescente a-t-elle pu être réduite à cet état sans que personne n’intervienne? Les détails qui émergent au fil des audiences lèvent progressivement le voile sur un système de maltraitance méthodique et sur la mécanique du silence qui l’a entouré.

Un procès attendu pour des faits d’une extrême gravité

Certaines affaires judiciaires marquent par leur caractère exceptionnel et l’horreur des faits qu’elles mettent en lumière. C’est le cas du procès de Sandrine Pissara, ouvert récemment devant la cour d’assises de l’Hérault. Cette mère de famille est jugée pour des actes d’une gravité rare, des accusations de tortures et de barbaries ayant entraîné la mort de sa fille cadette, Amandine. Le drame remonte au 6 août 2020, mais il a fallu attendre plus de quatre ans pour que l’affaire soit portée devant la justice. L’ouverture de ce procès, le 20 janvier 2025, était donc particulièrement attendue.

Le temps écoulé entre les faits et la tenue de l’audience souligne la complexité de l’instruction et l’ampleur des charges retenues contre l’accusée. Accuser une mère d’actes de torture et de barbarie à l’encontre de sa propre enfant est en soi une démarche judiciaire lourde, nécessitant une instruction approfondie. Ce procès vise à éclaircir les circonstances effroyables qui ont conduit au décès de la jeune Amandine, et à déterminer les responsabilités de Sandrine Pissara face à ces actes qui dépassent l’entendement. C’est dans ce cadre que les premiers témoignages ont été recueillis, offrant un aperçu glaçant du quotidien de la victime.

Un quotidien marqué par l’isolement et l’humiliation

Au cœur de ce procès, la parole des proches offre un éclairage cru sur la réalité vécue par Amandine. Le témoignage d’Ambre, sa sœur aînée aujourd’hui âgée de 19 ans, a particulièrement marqué la cour d’assises. Elle a décrit des conditions de vie d’une extrême précarité et d’une humiliation constante pour sa cadette. Ambre a ainsi révélé qu’Amandine devait dormir dans un espace confiné, un cagibi, et qu’elle était fréquemment contrainte à la nudité. «Elle dormait dans le cagibi, sinon on la voyait toute nue faire le ménage», a-t-elle déclaré, un détail qui a immédiatement interpellé le président de la cour.

Interrogée sur la raison de cette nudité forcée, Ambre a rapporté la justification avancée par sa mère : «Ben pour éviter qu’elle vole des choses, des goûters, qu’elle les mette dans ses poches». Cette explication révèle l’ampleur de la suspicion et du contrôle exercés sur la jeune fille. Un contrôle poussé à l’extrême, puisque la mère aurait également installé une petite caméra dans le cagibi où dormait Amandine, reliée à une tablette, permettant une surveillance constante. Face à ces révélations, comment comprendre le silence ou l’absence de réaction de l’entourage immédiat? Ambre a concédé n’avoir pas regardé les images de surveillance, avouant un certain égoïsme à l’époque. Ces témoignages dessinent le tableau d’un quotidien fait d’isolement, de privations et d’une surveillance oppressive, prélude aux drames physiques qui allaient suivre.

Les privations et violences ayant conduit au drame

Au-delà de l’isolement et de l’humiliation rapportés par sa sœur, Amandine a enduré des souffrances physiques extrêmes, conséquences directes de privations systématiques et d’actes de violence. L’état dans lequel se trouvait l’adolescente au moment de son décès témoigne de l’ampleur de ces sévices. Les données objectives présentées au procès sont glaçantes : Amandine ne pesait plus que 28 kilos pour une taille d’1m55. Cet amaigrissement extrême est le résultat de privations alimentaires et d’un manque d’eau, un calvaire quotidien qui a progressivement miné sa santé. Sa sœur, Ambre, a d’ailleurs confié ne pas avoir pleinement réalisé la dégradation physique de sa cadette, déclarant au procès qu’elles « n’ont pas vu la dégradation au niveau du poids » et ne faisaient « plus la différence ».

Ces privations s’accompagnaient de violences physiques régulières. Selon le témoignage d’Ambre, qui affirme avoir entendu les coups, sa mère portait des coups à Amandine. Coups de pied, coups de balai, et même des actes d’étranglement font partie de la liste des violences reprochées à Sandrine Pissara. Cette combinaison de sous-alimentation sévère et de brutalité physique a conduit au drame. Face à ces faits d’une extrême gravité, comment l’accusée a-t-elle réagi lorsqu’elle a été confrontée à ces accusations devant la cour ?

Reconnaissance des faits et enjeux judiciaires

Face aux accusations d’une gravité extrême, quelle a été l’attitude de Sandrine Pissara, la mère d’Amandine, devant la cour d’assises de l’Hérault ? Au début de son procès, l’accusée a initialement choisi la voie du déni, niant les faits de tortures et de barbaries qui lui étaient reprochés. Cette position a marqué les premiers moments des audiences, confrontant les témoignages accablants, comme celui de sa fille aînée, à son refus d’admettre sa responsabilité dans le calvaire d’Amandine. Cependant, ce déni n’a pas tenu face à la procédure judiciaire et aux éléments présentés.

Après trois jours d’audience, Sandrine Pissara a finalement reconnu les faits. Ce revirement constitue un moment clé du procès, même si les détails ou la portée exacte de cette reconnaissance partielle ne sont pas précisés au-delà de l’aveu des actes de violence et de privation. L’accusée, âgée de 54 ans, fait face à des charges très lourdes, incluant non seulement les actes de tortures et de barbaries ayant conduit à la mort de sa fille, mais aussi des violences physiques répétées, comme des coups de pied, de balai, ou des étranglements. La reconnaissance de ces actes, même tardive, pèse lourd dans la balance de la justice.

Le procès de Sandrine Pissara, ouvert le 20 janvier 2025, devrait s’achever le vendredi 24 janvier. L’enjeu judiciaire est de taille, à la mesure de l’horreur des faits. Compte tenu des accusations portées et de la reconnaissance des faits, l’accusée encourt la peine maximale prévue par la loi pour de tels crimes : la réclusion à perpétuité. L’issue de ce procès déterminera la sanction pénale pour les sévices et les privations qui ont causé la mort de la jeune Amandine, marquant ainsi la conclusion de cette étape judiciaire.