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Procès d’Amandine : La mère livre une confession glaçante sur les motivations de son acte

Quentin M.
4 Min de lecture

Le 23 janvier 2025, la salle d’audience de la cour d’assises de l’Hérault est plongée dans un silence pesant. Sandrine Pissara, accusée d’avoir torturé et laissé mourir de faim sa fille Amandine, âgée de 13 ans, livre une confession bouleversante qui glace le sang des personnes présentes.

Face aux jurés, cette mère de famille reconnaît enfin son « tort » dans la mort de sa fille survenue le 6 août 2020. Entre larmes et aveux, elle dévoile un passé personnel marqué par la violence, offrant un éclairage troublant sur ce drame familial qui pose la question de la transmission des traumatismes.

L’enfance brisée derrière le crime

« J’ai été frappée, j’ai été battue », sanglote Sandrine Pissara depuis son box. La voix tremblante, elle décrit une enfance rythmée par les « gifles, les claques, les coups de pied » et les humiliations constantes. Un père absent, une mère débordée par trois enfants, l’obligation de travailler jeune pour s’acheter ses fournitures scolaires – autant d’éléments qui ont façonné son parcours de vie.


Les traumatismes de l’enfance en chiffres
78% des enfants de moins de 5 ans ont subi un traumatisme et 20% des enfants de moins de 6 ans suivent une thérapie pour maltraitance, abandon ou perte parentale selon des études récentes.

Le terrible basculement maternel

Confrontée aux questions du président de la cour, Sandrine Pissara révèle avoir ciblé sa fille « parce qu’elle ressemblait à son père ». Une déclaration paradoxale puisqu’elle affirme dans le même temps avoir aimé son enfant. « Je suis une mère monstrueuse. Jamais, je n’ai jamais voulu qu’elle meure », ajoute-t-elle, comme pour tenter d’expliquer l’inexplicable.

Le témoignage glaçant d’une surveillante du collège d’Amandine vient éclairer l’ampleur du calvaire vécu par l’adolescente. Elle décrit une jeune fille qui « ne se confiait pas », volait à la cantine et vivait dans la terreur permanente. L’annonce du confinement par Emmanuel Macron avait provoqué chez elle une crise de panique révélatrice : « Je vais mourir », avait-elle supplié.

L’heure du jugement

Le ministère public requiert la réclusion criminelle à perpétuité contre Sandrine Pissara pour « actes de torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort ». Son ex-compagnon, Jean-Michel Cros, encourt quant à lui 30 ans de réclusion pour avoir été le témoin passif de ces actes de torture.


La non-assistance à personne en danger
Le fait de ne pas porter assistance à une personne en danger constitue un délit pénal en France, passible de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. La peine peut être aggravée lorsque la victime est mineure.

Le verdict de ce procès, attendu ce vendredi 24 janvier, devra répondre à une question centrale : comment la souffrance d’une enfant maltraitée a-t-elle pu se transformer en une telle violence contre sa propre fille ? Une réponse qui ne ramènera pas Amandine, mais qui pourrait contribuer à briser le cycle de la violence intergénérationnelle.