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Prophétie vieille de 900 ans et 3 prénoms clés : le mystère du successeur du pape François s’intensifie à Rome

Julie K.
6 Min de lecture

Une prophétie médiévale ressurgit à Rome alors que trois cardinaux nommés Pierre pourraient incarner « Petrus Romanus », dernier pape selon les prédictions de saint Malachie. Pourquoi cette liste de devises latines vieille de neuf siècles alimente-t-elle autant les spéculations depuis la disparition de François Ier ? Entre coïncidences troublantes liées à Jean-Paul II et tentatives de manipulation historique, ce récit prophétique interroge l’équilibre entre foi et rationalité. Décryptage d’une énigme où se mêlent noms prédestinés, dates-clés et symboles apocalyptiques.

La prophétie de Malachie : entre héritage médiéval et controverse historique

Au XIIe siècle, l’évêque irlandais Malachie aurait vécu une vision prophétique à Rome, donnant naissance à 112 devises latines censées décrire tous les papes depuis Célestin II (1143). Transmise dans le plus grand secret pendant quatre siècles, cette liste ne serait rendue publique qu’en 1595… précisément quand ses descriptions correspondent aux souverains pontifes de l’époque.

Cette curieuse temporalité alimente toujours les débats historiques. « Coïncidence ou manipulation ? », s’interrogent encore les experts devant l’absence de trace écrite antérieure au XVIe siècle. Certains y voient une habile construction visant à légitimer le pouvoir papal durant la Contre-Réforme.

Pourtant, certaines correspondances troublent. Jean-Paul II, né pendant une éclipse solaire, est associé à la devise « De labore solis » (du labeur du soleil). Benoît XVI, ancien moine olivétain, incarnerait « Gloria olivae » (gloire de l’olivier). Une précision qui s’estompe après 1590, laissant place à des interprétations plus floues mais non moins fascinantes.

François Ier et l’ultime prédiction : vers un crépuscule de l’Église ?

Le décès du pape François à 88 ans, suite à une hémorragie cérébrale, intervient à un moment-clé des interprétations prophétiques. Selon la liste de Malachie, son successeur serait désigné sous le nom de « Petrus Romanus » (Pierre le Romain), ultime souverain pontife avant des « grandes épreuves » menant au Jugement dernier.

Cette lecture eschatologique gagne en audience à l’approche de 2027, date que certains cercles religieux associent au retour du Christ. Les partisans de cette théorie soulignent que le règne du « dernier pape » coïnciderait avec la destruction de Rome, symbole d’une Église confrontée à ses propres limites.

Pourtant, le Vatican reste muet sur ces spéculations. Aucun document officiel ne relie la prophétie médiévale aux réalités contemporaines, même si la convergence des dates et des symboles alimente les discussions dans les milieux théologiques. Un expert anonyme confie : « Ces textes fonctionnent comme un miroir – chacun y voit ce que sa foi lui permet d’imaginer ».

Trois Pierre en lice : coïncidence onomastique ou signe prophétique ?

Parmi les neuf cardinaux pressentis pour succéder à François, trois portent le prénom Pierre – Peter Erdő (Hongrie), Peter Turkson (Ghana) et Pietro Parolin (Italie). Un fait statistiquement rare qui soulève des questions sur son lien avec la devise « Petrus Romanus » de la prophétie.

Ces prélats, tous figures influentes de la Curie, incarnent des profils contrastés. Le cardinal Parolin, secrétaire d’État émérite, représente l’appareil institutionnel romain. Turkson, ancien président du Conseil pontifical pour la paix, symbolise l’ouverture africaine. Quant à Erdő, primat de Hongrie, il incarne le conservatisme européen.

« Le choix d’un Pierre constituerait un signal fort », analysent des observateurs, rappelant que ce prénom renvoie à la pierre fondatrice de l’Église selon les Évangiles. Reste à savoir si cette dimension symbolique influencera les 120 électeurs du conclave, traditionnellement discrets sur leurs motivations de vote.

De Jean-Paul II à Spellman : quand l’histoire rejoint la légende

La prophétie fascine par ses correspondances historiques vérifiables jusqu’en 1590. Urbain VII, mort après 12 jours de pontificat, correspond ainsi à « Ex antiquitate urbis » (de l’ancienneté de la ville), référence à son origine romaine. Mais c’est au XXe siècle que les interprétations gagnent en créativité.

En 1958, le cardinal américain Francis Spellman tente un coup d’éclat prophétique : il navigue sur le Tibre avec des moutons, cherchant à incarner la devise « pastor et nautor » (berger et marin). Une mise en scène révélatrice de l’influence persistante de ces prédictions, malgré les démentis officiels du Vatican.

Les exemples de Jean-Paul II (« De labore solis ») et Benoît XVI (« Gloria olivae ») montrent comment chaque époque réinterprète les devises. « Ces rapprochements postérieurs fonctionnent comme des puzzles théologiques », explique un historien des religions, soulignant que les papes concernés n’ont jamais revendiqué ces liens.

Cette perméabilité entre faits et légendes explique pourquoi la prophétie de Malachie continue de hanter les couloirs du Vatican, même sous le regard sceptique des exégètes. Une dualité entre rationalité et mysticisme qui traverse neuf siècles d’histoire papale.