Le coup d’envoi du recensement 2025 est donné. Cette opération nationale d’envergure, pilotée par l’INSEE, démarre dans un contexte démographique particulier marqué par une baisse historique de la natalité en France. Avec seulement 663 000 naissances enregistrées en 2024, soit une diminution de 2,2% par rapport à 2023, le pays fait face à un défi démographique majeur qui rend ce recensement encore plus crucial.
Dans ce contexte, la participation de chaque citoyen devient plus que jamais essentielle pour dresser un portrait fidèle de la population française, qui s’élève désormais à 68,6 millions d’habitants au 1er janvier 2025. Cette photographie précise de la société française permettra d’adapter les politiques publiques aux réalités du terrain, de la construction d’écoles à la planification des transports en commun.
La grande collecte nationale : mode d’emploi
Les agents recenseurs, munis d’une carte officielle tricolore avec photo d’identité, commencent leur tournée dès aujourd’hui dans les communes sélectionnées. Pour les villes de moins de 10 000 habitants, l’ensemble de la population est recensé. Dans les plus grandes communes, un échantillon représentatif de 8% des logements est tiré au sort chaque année.
Le questionnaire peut désormais être rempli en ligne, une option choisie par plus de 60% des répondants lors du précédent recensement. Pour ceux qui préfèrent le format papier, les agents recenseurs distribuent les formulaires et peuvent accompagner les personnes qui le souhaitent dans leurs démarches.
Le saviez-vous ?
Le premier recensement moderne en France remonte à 1801, sous Napoléon Bonaparte. À l’époque, la France comptait 27 millions d’habitants et le comptage se faisait entièrement à pied, village par village.
Une obligation légale aux enjeux multiples
La participation au recensement n’est pas optionnelle : elle constitue une obligation légale sanctionnée par une amende pouvant atteindre 38 euros. Cette contrainte s’explique par l’importance des données collectées, qui servent à calculer les budgets alloués aux communes et à planifier les équipements publics nécessaires.
Les informations recueillies font l’objet d’un traitement strictement confidentiel. L’INSEE, seul organisme habilité à exploiter les questionnaires, s’engage à respecter le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et garantit l’anonymat des réponses.
L’urgence démographique en chiffres
L’indicateur conjoncturel de fécondité a atteint un niveau historiquement bas de 1,62 enfant par femme, un chiffre qui n’avait pas été observé depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Cette situation met en lumière l’échec du « réarmement démographique » annoncé par Emmanuel Macron et souligne l’importance d’une politique familiale adaptée.
Comprendre l’indicateur de fécondité
L’indicateur conjoncturel de fécondité représente le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme si les taux de fécondité observés à chaque âge l’année considérée demeuraient inchangés. Un taux de 2,1 enfants par femme est nécessaire pour assurer le renouvellement des générations.
Des données au service de l’action publique
Les résultats du recensement, traités par l’INSEE en collaboration avec l’INED, permettent d’anticiper les besoins futurs de la population. Ces informations sont particulièrement précieuses pour ajuster les politiques publiques en matière de logement, d’éducation, de santé et de transport.
La baisse continue de la natalité observée ces dernières années rend d’autant plus importante la précision des données collectées. Chaque réponse compte pour établir un diagnostic précis de la situation démographique française et adapter les services publics aux évolutions de la société.