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République dominicaine : Nous allons pleurer les nôtres… Le président face à la pire tragédie du siècle au cœur de Saint-Domingue

Julie K.
5 Min de lecture

Saint-Domingue retient son souffle alors que le bilan définitif d’une catastrophe sans précédent vient de tomber. 221 vies emportées en quelques secondes sous les décombres d’un lieu symbole de fête, pendant que le pays entier cherche des réponses. Derrière les chiffres glaçants se cachent des nationalités multiples, une star locale disparue en plein spectacle, et une déclaration présidentielle lourde de sous-entendus. Comment un drame si brutal a-t-il pu éclipser les pires tragédies du siècle en République dominicaine ?

Le Jet Set en chiffres : les révélations glaçantes d’une nuit noire

Le bilan officiel tombe comme un couperet : 221 morts et 189 survivants secourus après 59 heures d’efforts ininterrompus des équipes de secours. Les autorités dominicaines précisent que l’effondrement du toit de la discothèque Jet Set, survenu dans la nuit du 8 au 9 avril à Saint-Domingue, a mobilisé des moyens exceptionnels jusqu’à vendredi.

Un défi logistique se dessine derrière ces chiffres : seules 123 identifications avaient été réalisées jeudi après-midi. Pour accélérer le processus, le ministère de la Santé a recruté en urgence 12 médecins légistes supplémentaires, selon une déclaration commune du parquet et des autorités sanitaires.

« Un travail sans discontinuité », insistent les rapports officiels, soulignant l’ampleur des opérations sur ce site de fête transformé en piège mortel. La rapidité des secours contraste avec la lenteur du processus d’identification, révélant les dimensions complexes de cette catastrophe sans précédent.

Au-delà des frontières : des victimes venues du monde entier

La liste provisoire des victimes révèle l’ampleur internationale du drame : un couple de Français résidant sur place, un Italien, un Américain confirmé par Washington, mais aussi un Kenyan, un Haïtien et plusieurs Vénézuéliens. Ces nationalités multiples dessinent une carte du deuil bien au-delà de Saint-Domingue, tandis que des funérailles se préparent dans tout le pays ce vendredi.

Au cœur des hommages, Rubby Perez, légende du merengue âgée de 69 ans, recevait un vibrant hommage national jeudi. La star donnait justement un concert au Jet Set lors de l’effondrement. « Le peuple dominicain est en deuil avec l’énorme quantité de décès (…) nous sommes très tristes », déclare le président Abinader, résumant l’onde de choc traversant la nation. Un pays entier pleure désormais ses morts tout en portant le poids d’une tragédie aux résonances mondiales.

Abinader sous pression : entre deuil national et exigence de vérité

Le président Luis Abinader s’affiche en chef d’État ébranlé lors de sa déclaration vendredi. « Nous allons pleurer les nôtres, et ensuite trouver ces réponses », lance-t-il, promettant une enquête approfondie sur les causes de la catastrophe. Un équilibre fragile entre compassion et fermeté, alors que le pays enregistre 221 morts, pire bilan du siècle en République dominicaine.

L’exécutif accentue la pression sur l’appareil judiciaire pour accélérer les procédures. Le recrutement de 12 légistes supplémentaires, supervisé conjointement par le parquet et le ministère de la Santé, témoigne de l’urgence à identifier toutes les victimes. Une course contre la montre qui ne doit pas occulter, selon le président, la nécessité de comprendre « pourquoi et comment » ce drame a pu survenir.

Une tragédie qui réécrit l’histoire dominicaine

Avec 221 morts recensés, l’effondrement du Jet Set entre dans les annales comme la pire catastrophe du siècle en République dominicaine. Un triste record qui dépasse désormais l’incendie de la prison d’Higuey en 2005, où 136 détenus avaient péri dans des circonstances encore troubles.

La nature même des lieux ajoute au choc national : un établissement pénitentiaire contre une discothèque bondée, deux drames aux victimes radicalement différentes séparés par vingt ans. Les réactions publiques contrastées face à ces événements interrogent sur l’évolution des priorités sécuritaires et des normes de construction dans le pays.

« Nous allons pleurer les nôtres, et ensuite trouver ces réponses », répète le président Abinader, conscient que chaque minute passée renforce les exigences de transparence. Une promesse qui résonne comme un écho aux questions restées sans réponse depuis Higuey.