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Retrouvé à 31 kg après 20 ans d’enfer : les premiers mots glaçants de l’Américain séquestré par sa belle-mère

Julie K.
5 Min de lecture

31 kg après deux décennies de cauchemar : un Américain brise enfin le silence sur son enfer domestique. Retrouvé mi-février dans le Connecticut, il dévoile pour la première fois l’indicible à travers l’association Survivors Say. Comment a-t-il survécu à une séquestration débutée au CM1 ? Et pourquoi son nouveau nom symbolise bien plus qu’une renaissance…

20 ans de captivité dans l’indifférence générale

À 32 ans, l’Américain surnommé « S » brise deux décennies de silence. Retiré de l’école en CM1 à 11 ans, il subit jusqu’à ses 31 ans une séquestration impitoyable dans la maison familiale du Connecticut. « J’ai survécu à plus de 20 ans de captivité et d’abus domestiques », révèle-t-il via l’association Survivors Say, qui publie son témoignage.

Son calvaire débute par un retrait scolaire qui isole progressivement l’enfant du monde extérieur. Les services sociaux et la police effectuent pourtant deux visites sans détecter d’anomalies, selon les déclarations officielles. Un paradoxe glaçant face aux conditions de survie décrites : malnutrition, confinement quasi-permanent et absence de chauffage.

L’organisation à but non lucratif Survivors Say devient le premier relais de sa voix. Spécialisée dans l’accompagnement des victimes de traumatismes, elle permet à « S » d’exposer son histoire tout en préservant son anonymat. Une nécessité pour celui dont l’existence s’est résumée à 20 années d’enfermement invisible.

L’incendie libérateur qui a alerté les secours

Le 17 février 2024, un acte désespéré change son destin : « J’ai volontairement déclenché l’incendie », avoue « S » aux autorités. Les pompiers appelés pour éteindre le sinistre découvrent l’impensable – un homme de 31 ans pèse à peine 31 kg, symptôme criant de deux décennies de privations.

Son évasion spectaculaire met brutalement fin à une séquestration exercée par son père et sa belle-mère. Un emprisonnement qui s’intensifie après la mort du père en janvier 2024, laissant le trentenaire seul face à sa geôlière. Les enquêteurs peinent encore à comprendre comment les contrôles policiers et sociaux successifs n’ont jamais détecté cette situation.

La belle-mère, interpellée après ces révélations, nie farouchement les faits. Inculpée pour enlèvement, agressions et actes de cruauté, elle clame son innocence devant la justice. Un déni qui contraste avec l’état squelettique de sa victime, preuve tangible d’années de torture silencieuse.

Un calvaire méthodique : 22h/jour enfermé sans toilette

Pendant son adolescence, « S » subit un enfermement systématique de 22 heures quotidiennes dans une pièce sans chauffage ni climatisation. « J’avais confectionné une sorte d’entonnoir avec une paille pour jeter l’urine par la fenêtre », décrit-il, révélant l’ingéniosité macabre développée pour survivre sans sanitaires.

Malgré deux visites du Département fédéral de l’enfance et de la famille, complétées par des contrôles policiers, aucun professionnel ne relève d’anomalie. Une réalité qui interroge sur les failles du système de protection, alors que l’homme souffre visiblement de malnutrition et de confinement extrême.

La mort du père en janvier 2024 marque un tournant tragique. Privé de toute interaction humaine hors de sa belle-mère, « S » endure un isolement encore plus rigoureux. Les restrictions alimentaires et les contrôles s’intensifient, verrouillant davantage son emprisonnement domestique.

La renaissance sous un nouveau nom

« S » choisit désormais de s’appeler autrement, un nom gardé secret qui scelle sa libération. « Ce nom est mon premier choix d’homme libre », affirme-t-il, symbolisant sa reconquête d’une autonomie volée pendant 20 ans. Une renaissance concrétisée par sa première fête d’anniversaire à 32 ans, célébrée entouré de soignants.

Soutenue par une équipe médicale, sa reconstruction physique et psychologique progresse. « Je suis extrêmement reconnaissant pour les soins que j’ai reçus », souligne-t-il, évoquant son hospitalisation post-libération. Son témoignage via Survivors Say devient une arme judiciaire contre sa belle-mère, qui nie toujours les faits malgré les charges retenues.

L’affaire dépasse désormais le cadre familial pour interroger les failles institutionnelles. Tandis que l’ancien captif prépare son avenir, son ancien nom reste le dernier vestige d’une vie qui « n’est pas seulement une histoire. C’est ma vie », rappelle-t-il avec une fermeté retrouvée.