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Rex, le chien de Brooklyn : le secret derrière les bâtons déposés sur sa tombe depuis 130 ans au cimetière Green-Wood…

Julie K.
7 Min de lecture

Green-Wood Cemetery, à Brooklyn, cache une histoire émouvante autour d’un chien nommé Rex. Depuis 1884, sa tombe est recouverte de centaines de bâtons déposés par des visiteurs, un mystère entretenu pendant 130 ans. Ce rituel insolite, lié à la mémoire de l’animal enterré aux côtés de son maître John E. Stow, fascine autant que le « symbole » décrit par Stacy Locke, responsable du cimetière. Entre tradition locale et viralité sur TikTok, l’hommage à Rex perdure, transformant une simple sépulture en lieu de pèlerinage pour les amoureux des animaux.

Un mystère vieux de 130 ans au cœur de Brooklyn

Au cimetière Green-Wood, l’un des sites historiques les plus fréquentés de New York, une tombe canine défie les conventions. Celle de Rex, un chien décédé en 1884, attire les curieux avec une singularité troublante : des centaines de bâtons jonchent sa sépulture depuis plus d’un siècle. Qui a initié ce rituel ? Pourquoi persiste-t-il malgré les décennies ? La réponse se niche entre légende urbaine et hommage collectif.

La statue en pierre de Rex, couchée sur la tombe de son maître John E. Stow, marchand de fruits influent du XIXᵉ siècle, porte une inscription sobre : « Rex ». Mais l’émotion déborde des limites du marbre. Stacy Locke, responsable du cimetière, confie à Buzzday : « Les gens viennent avec l’espoir que Rex protège leurs animaux disparus. » Des touristes, des locaux, même des influenceurs TikTok affluent, transformant ce coin silencieux en phénomène global sous le hashtag #RexTheGuardian.

Rex et John E. Stow : l’histoire d’amour derrière la légende

John E. Stow, marchand de fruits respecté dans le New York des années 1850, partageait avec Rex une complicité rare. Le chien, décrit comme « très apprécié » de son vivant, accompagnait son maître sur les marchés, devenant une figure familière des quais de Brooklyn. Leur lien fut si fort que Stow ordonna, avant sa mort, d’enterrer Rex à ses côtés au cimetière Green-Wood — une pratique exceptionnelle pour l’époque.

La tradition des bâtons naît en 1884, peu après la disparition du chien. Les amis de Stow, puis des inconnus, déposent ces objets en référence aux jeux préférés de Rex. Stacy Locke souligne : « C’est une manière de perpétuer leur histoire. Les bâtons symbolisent l’affection qui unissait cet homme et son animal. » Aujourd’hui, la tombe jumelle attire autant pour son romantisme victorien que pour son mystère intact.

Le langage secret des bâtons : hommage canin ou rituel humain ?

Les bâtons accumulés sur la tombe de Rex évoquent d’abord un jeu canin classique, mais leur persistance interroge. Stacy Locke explique : « C’est une offrande posthume. Les visiteurs reproduisent le geste de lancer un bâton, comme pour honorer l’âme joueuse de Rex. » Certains y voient un rite de passage, d’autres un hommage aux animaux disparus, matérialisé par des photos ou des lettres déposées occasionnellement.

Contrairement à des tombes animales célèbres comme celle de Hachiko au Japon, le cas de Rex mêle intimité et dimension collective. « Chaque bâton représente une personne différente, mais tous s’adressent au même chien », analyse un anthropologue contacté par Buzzday. Ce paradoxe d’un rituel partagé pour un animal individuel illustre l’universalité du deuil animalier, transcendant les époques.

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