Dans l’univers tumultueux du streaming, un nouvel astre brille au firmament de Netflix. « Ruby, l’ado Kraken », un film d’animation sorti discrètement en juin 2023, vient de s’emparer de la première place du classement des longs-métrages les plus regardés en France. Cette ascension fulgurante, aussi inattendue que le concept du film lui-même, bouscule les pronostics et captive les abonnés de la plateforme.
Derrière ce succès se cache une histoire originale qui réinvente avec audace les mythes marins. Le film nous plonge dans le quotidien de Ruby Gillman, une adolescente de 16 ans qui découvre soudainement ses origines Kraken. Cette révélation bouleversante propulse les spectateurs dans une aventure aquatique où les sirènes ne sont plus les héroïnes que l’on croyait connaître, et où les monstres marins deviennent les gardiens bienveillants des océans.
Un plongeon dans les profondeurs de l’adolescence
Ruby Gillman n’est pas une lycéenne ordinaire. Maladroite et effacée, elle peine à trouver sa place dans le microcosme social d’Oceanside. Son quotidien bascule le jour où elle transgresse l’interdiction maternelle de se baigner dans l’océan. Cette désobéissance lui révèle sa véritable nature : elle est l’héritière d’une lignée de reines guerrières Kraken, destinée à protéger les océans de la menace des sirènes.
Ce twist scénaristique audacieux permet aux réalisateurs Kirk DeMicco et Faryn Pearl de revisiter les archétypes marins. Le Kraken, traditionnellement perçu comme une créature terrifiante, devient ici le symbole de la force protectrice et de la sagesse. À l’inverse, les sirènes, incarnées par la populaire Chelsea, représentent la vanité et la cupidité contre lesquelles Ruby devra lutter.
Des messages profonds sous une surface ludique
« Ruby, l’ado Kraken » ne se contente pas de divertir ; il véhicule des messages forts qui résonnent auprès d’un large public. L’acceptation de soi et la quête d’identité sont au cœur du parcours de Ruby. D’une adolescente qui se croit « nulle et sans avenir », elle évolue vers une jeune femme consciente de sa valeur et de son potentiel. Cette transformation offre aux spectateurs, jeunes et moins jeunes, un miroir réconfortant de leurs propres doutes et aspirations.
La persévérance face aux défis est un autre thème central du film. Ruby doit non seulement embrasser son destin de reine Kraken, mais aussi affronter les difficultés du lycée et les conflits avec Chelsea, la sirène. Cette dualité entre le monde sous-marin et la vie terrestre crée un parallèle saisissant avec les défis quotidiens auxquels font face les adolescents.
Le Kraken est une créature légendaire du folklore scandinave, généralement décrite comme un monstre marin gigantesque capable de faire sombrer des navires. Dans « Ruby, l’ado Kraken », cette figure mythologique est réinventée comme une race de protecteurs des océans, puissants mais bienveillants.
Une création audacieuse soutenue par Dreamworks
L’originalité de « Ruby, l’ado Kraken » ne s’est pas construite sans audace. Kirk DeMicco, connu pour son travail sur « Les Croods », explique avoir voulu surfer sur le succès de « La Petite Sirène » tout en apportant un regard neuf sur les mythologies marines. Ce pari risqué a trouvé un soutien inattendu chez Dreamworks, qui a donné carte blanche aux créateurs dès la présentation du pitch initial.
Cette confiance a permis à l’équipe de développer un univers riche et surprenant, où les monstres sous-marins vivent parmi nous. Le studio a visiblement vu juste en misant sur cette vision novatrice, comme en témoigne l’engouement actuel sur Netflix.
Un raz-de-marée d’enthousiasme
Le succès de « Ruby, l’ado Kraken » sur Netflix est d’autant plus remarquable qu’il n’a bénéficié d’aucune promotion particulière sur la plateforme. C’est par le seul bouche-à-oreille et la qualité intrinsèque du film que celui-ci a réussi à détrôner des productions plus médiatisées, comme la comédie française « Pourris gâtés ».
Cette réussite confirme l’attrait du public pour des histoires originales qui osent bousculer les codes. En réinventant le mythe du Kraken et en offrant une perspective nouvelle sur les sirènes, « Ruby, l’ado Kraken » prouve qu’il est possible de surprendre et de séduire un large public avec des concepts audacieux et des messages universels.
Le phénomène « Ruby, l’ado Kraken » illustre la capacité de Netflix à propulser des contenus moins connus au sommet des tendances. Cette visibilité soudaine peut transformer un film initialement discret en véritable phénomène culturel, modifiant ainsi les dynamiques traditionnelles de distribution et de popularité dans l’industrie du cinéma.