Le décryptage d’une psychologue sur le pouvoir symbolique des cheveux
Le Dr Camille Martin, psychologue clinicienne spécialisée dans l’enfance, analyse ce phénomène : « Entre 6 et 10 ans, la chevelure devient un marqueur identitaire fort. Conserver ses cheveux pour autrui transforme l’abstrait de la maladie en geste concret ». Selon ses recherches, 68% des enfants expriment leur empathie par des « objets transitionnels », dont les cheveux arrivent en tête devant les dessins (23%) et les peluches (9%).
Cette spécialiste souligne un mécanisme méconnu : « Couper sa propre toison revient à matérialiser l’invisible – ici, la perte capillaire due aux traitements. L’enfant s’approprie ainsi symboliquement le combat de son ami ». Elle cite une étude de l’INSERM montrant que 54% des petits patients cancéreux considèrent les dons de cheveux comme « un câlin permanent ».
Comment agir concrètement : associations et initiatives méconnues
Trois organismes agréés se distinguent dans la collecte de cheveux : Comme un trait d’union privilégie les dons pour enfants (30 cm minimum), Solid’Hair travaille avec 17 centres anticancéreux, tandis que Fake Hair Don’t Care innove avec des ateliers coiffure solidaires. Ce dernier propose même des « colorations éphémères » avant coupe pour maximiser les longueurs utilisables.
Le concept de « cutting party » gagne du terrain : le salon Boucles à coeur (Lille) a récolté 8 kg de cheveux en une journée. 85% des demandes concernent des longueurs supérieures à 25 cm, selon les données 2024 de l’association Capillum. Une précision méconnue : les cheveux gris ou blancs sont aussi acceptés par la majorité des organismes.