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Saint-Malo-de-Phily : Encore un drame dans la carrière interdite malgré les mises en garde

Julie K.
6 Min de lecture

Un site interdit, des morts suspectes : pourquoi la carrière maudite de Saint-Malo-de-Phily continue de faire des victimes. Alors que la municipalité multiplie les avertissements depuis des années, un nouveau drame vient de secouer cette commune d’Ille-et-Vilaine. Ce que révèle l’enquête sur les circonstances du dernier accident interroge autant qu’il glace le sang. Entre eaux profondes et falaises traîtresses, ce lieu abandonné cache une réalité bien plus inquiétante qu’il n’y paraît…

Un après-midi funeste sur les hauteurs de la carrière

Dimanche 13 avril, un adolescent de 15 ans perd la vie dans des circonstances effroyables à Saint-Malo-de-Phily. Le jeune garçon chute de plusieurs dizaines de mètres depuis une falaise dominant l’ancienne carrière, en présence d’un groupe d’amis. Malgré l’intervention rapide des secours, le pronostic vital s’avère engagé dès les premières minutes.

Les pompiers, alertés à 14h20, découvrent un paysage tourmenté : des parois vertigineuses encerclent un plan d’eau aux reflets trompeurs. « La piste accidentelle est pour l’heure privilégiée », précise Ouest-France dans son édition du lendemain. Les enquêteurs tentent désormais de reconstituer le déroulé précis des événements, tandis que le mystère plane sur les raisons de cette présence en zone interdite.

Le drame rappelle cruellement les dangers de ce site abandonné. À quelques mètres du lieu de la chute, des traces de pas récentes mènent encore aux falaises. Des vestiges de pique-nique et des vêtements épars témoignent d’une journée ordinaire transformée en cauchemar.

Une course contre la montre sous haute tension

L’alerte donnée à 14h20 déclenche une mobilisation exceptionnelle des secours. Près de cinquante pompiers convergent vers le site accidentogène, accompagnés d’une équipe spécialisée en plongée. Objectif prioritaire : localiser et extraire l’adolescent des eaux glaciales de la carrière.

Les plongeurs doivent affronter une profondeur dépassant localement 30 mètres pour récupérer le corps inerte. Pendant quarante-cinq minutes, les sauveteurs s’acharnent à pratiquer une réanimation cardio-respiratoire sur le jeune garçon. Un combat perdu d’avance face à l’ampleur des traumatismes subis.

Malgré l’engagement sans faille des équipes médicalisées sur place, le pronostic vital s’effondre inexorablement. Les secouristes évacuent finalement la victime vers un hôpital rennais, où le décès sera officiellement constaté. Un silence lourd s’abat sur les lieux du drame, seulement troublé par les sirènes des véhicules quittant les lieux.

Le piège mortel des eaux turquoises

Classée zone interdite depuis des années, l’ancienne carrière de Saint-Malo-de-Phily cumule les dangers invisibles. Sous ses airs de paradis aquatique se cachent des falaises instables et des profondeurs abyssales dépassant localement 30 mètres. Un cocktail explosif qui n’empêche pourtant pas les baignades estivales malgré les panneaux d’avertissement.

La municipalité déploie pourtant des trésors d’ingéniosité pour dissuader les visiteurs. Barrières physiques, contrôles sporadiques, campagnes de prévention : rien n’y fait. Chaque printemps, des dizaines de curieux bravent l’interdiction, attirés par les eaux transparentes et les sensations fortes.

Ce drame résonne étrangement avec celui de 2022. Deux ans plus tôt, un homme de 28 ans trouvait la mort dans les mêmes eaux glacées après un plongeon fatal. Deux victimes, deux générations, un même lieu maudit : l’équation macabre interroge sur l’attraction morbide de ce site abandonné.

La mairie face à un combat perdu d’avance ?

Malgré des années d’avertissements et de mesures dissuasives, Saint-Malo-de-Phily ne parvient pas à endiguer l’attractivité mortelle de son ancienne carrière. « Depuis des années, la municipalité tente de dissuader les curieux », rappelle l’article source, une lutte quotidienne contre l’inconscience collective. Barrières, panneaux de danger et patrouilles restent pourtant sans effet face à l’appel des falaises.

Les beaux jours transforment systématiquement le site en zone de baignade sauvage, malgré les risques avérés. Les riverains déplorent une absence de solutions pérennes, tandis que les autorités locales évoquent des contraintes budgétaires et techniques. La récurrence des accidents – deux morts en moins de trois ans – expose cruellement l’impuissance des dispositifs actuels.

Un dilemme persiste : renforcer la sécurisation à grands frais ou laisser ce patrimoine industriel à son sort ? La question divise la population, partagée entre préservation de la mémoire collective et impératif de sécurité publique. En attendant, les falaises silencieuses continuent de guetter leur prochaine victime.