Scandale à la prison de Béziers : une fête avec alcool suscite l’indignation et la comparaison au « Club Med »

Quentin M.
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Dans l’enceinte austère du centre pénitentiaire de Béziers, une scène surréaliste a récemment défrayé la chronique. Le 21 juillet 2024, une vidéo intitulée « GolemsKlub » a fait irruption sur les réseaux sociaux, dévoilant des images pour le moins inattendues : une quinzaine de détenus, torses nus, festoyant joyeusement dans la cour de promenade.

Loin des clichés habituels associés à l’univers carcéral, cette célébration d’anniversaire improvisée avait tous les ingrédients d’une fête digne de ce nom : gâteaux, alcool coulant à flots et musique tonitruante. Un spectacle qui n’a pas manqué de provoquer l’indignation du syndicat Ufap Unsa Justice, soulevant de nombreuses questions sur la sécurité et la gestion de l’établissement.

Quand la fête s’invite derrière les barreaux

David Parmentier, secrétaire local du syndicat, a exprimé son désarroi face à ces images lors d’une interview accordée au média local Metropolitain. « Un moment festif arrosé avec de l’alcool qui coule à flots et en consommant des gâteaux, dans une ambiance surréaliste, avec des rires et des accolades. Sur le coup, on croit tomber sur un film ou un documentaire », a-t-il déclaré, visiblement choqué par la scène.

La réaction du syndicat ne s’est pas fait attendre. « Face à ces dérives inadmissibles, il est grand temps que l’établissement redevienne une prison et non le Club Med », a martelé David Parmentier sur Actu.fr. Il a souligné que cette situation était exacerbée par la surpopulation carcérale et le manque d’effectifs, deux problèmes récurrents au sein de l’établissement.

La direction contre-attaque

Suite à la diffusion de la vidéo, la direction de la prison a rapidement réagi en organisant des fouilles dans les cellules des prisonniers identifiés. Cette opération a permis de saisir plusieurs objets interdits, notamment des téléphones portables, des consoles de jeux et du cannabis, mettant en lumière l’ampleur du problème de contrebande au sein de l’établissement.

Cependant, ces mesures semblent insuffisantes face à un phénomène qui prend de l’ampleur. Le syndicat pointe du doigt les livraisons par drones, devenues quasi quotidiennes, qui alimentent ces fêtes clandestines. « Nous avons besoin d’équipements pour empêcher ces livraisons, quasiment tous les jours et toutes les nuits », a ajouté David Parmentier, suggérant l’installation de dispositifs anti-drones, déjà efficaces dans d’autres établissements.

Un problème systémique

Malgré des arrestations récentes de complices opérant à proximité de l’enceinte pénitentiaire, ces trafics persistent, rendant la situation de plus en plus critique. Le centre pénitentiaire de Béziers, conçu pour accueillir 810 détenus, en héberge aujourd’hui près de mille, un chiffre en constante augmentation depuis son ouverture en 2009.

Cette surpopulation chronique complique considérablement la gestion des détenus et exacerbe les tensions au sein de l’établissement. Les événements récents ne sont que la partie visible d’un iceberg de problèmes structurels qui minent le système carcéral français. Alors que les autorités tentent de reprendre le contrôle, la question demeure : comment concilier sécurité, dignité et réinsertion dans un environnement aussi tendu ?