Sheila (79 ans) fascine et intrigue : sa récente métamorphose ravive un scandale vieux de six décennies. Le mystère autour de son apparence actuelle renvoie directement à France Dimanche et ses unes assassines de 1964. Alors que Jean-Marie Périer ressort un cliché mythique de la chanteuse en maillot de bain, une question persiste : comment une rumeur née à l’ère yéyé résiste-t-elle encore à l’âge des réseaux sociaux ?
La métamorphose qui relance les spéculations
Sheila, à 79 ans, défraie à nouveau la chronique par une transformation physique saisissante. « J’ai fait refaire mon… », glisse sobrement la chanteuse sur les réseaux sociaux, laissant planer un mystère autour de ses récentes modifications esthétiques. Cette évolution de son apparence ravive une polémique vieille de six décennies, née d’une rumeur insidieuse sur son identité de genre.
Le parallèle s’impose avec un cliché vintage partagé par Jean-Marie Périer en 2020 : sur ce cliché en maillot de bain fleuri datant de 1965, l’artiste apparaît déjà sous le feu des conjectures. « Si elle avait viré sa cuti, son chirurgien esthétique eut été un génie », ironise le photographe, pointant les absurdités médiatiques d’hier et d’aujourd’hui.
Alors que les réseaux sociaux s’enflamment, Sheila persiste à démentir ces allégations historiques. Mais chaque publication de la star transforme désormais son compte Instagram en terrain miné, où la moindre image relance le débat sur son authenticité corporelle.
1964 : l’origine toxique d’une rumeur tenace
Tout commence au printemps 1964 par une une explosive de France Dimanche. À peine majeure, Sheila subit son premier article diffamatoire signé Gérard de Villiers. « Sheila risque de devenir un homme », clame le journaliste après avoir surpris la star suivant un traitement hormonal pour contrer son extrême fatigue. L’interprète de L’École est finie, alors squelettique à force de tournées, redoute surtout les effets sur sa voix.
L’affaire prend une tournure plus vicieuse lorsque le même journaliste, avec l’aval de l’impresario Claude Carrère, franchit un nouveau cap. « Sheila est un homme », titre-t-il sans ambages, transformant les soucis de santé de l’artiste en monstrueuse campagne de presse. Une stratégie marketing qui profite à sa carrière, mais laisse la jeune femme durablement meurtrie.
Plus d’un demi-siècle plus tard, ces articles restent gravés dans la mémoire collective. Les rumeurs sur son apparence physique, nées d’un amaigrissement extrême et de problèmes gynécologiques, continuent de hanter chaque nouvelle photo de la chanteuse. Un passé qui ressurgit au moindre changement de son image publique.
Jean-Marie Périer et la résurgence numérique du mythe
Le 14 novembre 2020, Jean-Marie Périer secoue Instagram en publiant un cliché oublié de Sheila. La photo montre la chanteuse de 20 ans en maillot de bain fleuri, incarnation des années yéyé. « Des salopards s’amusèrent à propager qu’elle était un homme », écrit le photographe, fustigeant les méthodes médiatiques des années 1960.
Son post virulent dénonce surtout la permanence des fake news : « Internet n’existait pas encore et pourtant les conneries volaient déjà assez bas ». Un parallèle audacieux entre les rumeurs d’antan et celles circulant aujourd’hui sur les réseaux. Sheila relance le débat en partageant elle-même cette publication, donnant involontairement de nouveaux arguments aux détracteurs.
La punchline de Périer fait mouche : « Son chirurgien esthétique eut été un génie ». Une remarque ironique qui souligne l’absurdité des accusations passées, tout en les actualisant malgré lui. Le cliché vintage devient ainsi une arme à double tranchant dans l’ère du tout-numérique.
Claude Carrère : l’impresario manipulateur derrière le scandale
Le succès précoce de Sheila cache un pacte empoisonné. Claude Carrère, son impresario, valide en 1964 le titre incendiaire « Sheila est un homme », transformant les rumeurs sur sa santé en arme promotionnelle. Une stratégie calculée qui propulse L’École est finie au sommet des charts, mais au prix d’un lourd tribut psychologique.
Alors que le duo journaliste-manager savoure le buzz généré, la jeune chanteuse de 18 ans subit un traumatisme durable. Ses difficultés à concevoir un enfant, exploitées sans vergogne, alimentent une diffamation systémique. Le succès commercial ne compensera jamais ces attaques contre son intimité corporelle.
Cinquante ans après, chaque intervention esthétique de Sheila réactive ce schéma destructeur. Les réseaux sociaux perpétuent malgré elle le cycle infernal initié par Carrère, prouvant que certaines blessures médiatiques ne se referment jamais.