Le corps d’une randonneuse espagnole est retrouvé six mois après sa disparition dans les Pyrénées. Cette découverte intervient à une centaine de mètres de celui de son compagnon, retrouvé récemment grâce à la fonte des neiges. Ce que révèle cette proximité soulève de nouvelles questions sur les circonstances de leur décès. Les détails de cette affaire restent à éclaircir.

La Découverte Macabre Au Pic De Rulhe
La découverte du corps d’une femme le 12 juin 2025 à 2 711 mètres d’altitude, près du sommet du Pic de Rulhe dans les Pyrénées ariégeoises, prolonge tragiquement l’enquête ouverte depuis la disparition du couple de randonneurs espagnols en décembre 2024. Cette nouvelle trouvaille intervient à seulement une centaine de mètres au-dessus du lieu où avait été retrouvé le corps de son compagnon, Esteve Carbonel, le 1er juin.
Les équipes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Savignac-les-Ormeaux ont mené cette opération avec une rigueur méthodique, dans un environnement difficile. Selon un communiqué officiel du parquet de Foix, « le 12 juin 2025, peu avant midi, les membres du Peloton de gendarmerie de haute montagne ont découvert le corps sans vie d’une femme, à une altitude de 2 711 mètres, situé à proximité du sommet, proche de la voie normale sur son versant nord ».
La proximité géographique des deux corps, ainsi que les premiers éléments constatés, notamment les vêtements portés par la défunte, permettent d’établir un lien direct avec la disparition du couple. Le procureur souligne que ces indices vestimentaires sont un élément clé de l’identification préliminaire : « Les premiers éléments constatés, notamment les vêtements portés par la défunte, permettent de faire un rapprochement avec la disparition d’un couple de randonneurs depuis le 8 décembre 2024. »
Le corps de la femme a été retrouvé au fond d’une étroite faille rocheuse d’environ trois mètres de profondeur, un emplacement difficile d’accès et protégé du vent. Cette configuration topographique a compliqué l’intervention des secours, d’autant que les conditions météorologiques étaient défavorables au moment de la découverte, retardant le déplacement du corps.
Cette étape macabre apporte un élément supplémentaire à une affaire déjà marquée par la complexité du terrain et les conditions climatiques, tout en renforçant les hypothèses quant à l’identité de la victime. La confirmation formelle reste à venir, mais la découverte semble mettre un point final à plusieurs mois d’incertitude pour les proches et les autorités.

Les Défis De La Récupération En Milieu Montagneux
La découverte du corps dans une faille rocheuse étroite a immédiatement posé des défis considérables aux équipes de secours. Située à 2 711 mètres d’altitude, cette faille d’environ trois mètres de profondeur, protégée du vent, rendait toute intervention particulièrement délicate. L’accès restreint à cet emplacement a nécessité une approche minutieuse et adaptée aux contraintes du terrain.
Les conditions météorologiques défavorables au moment de la découverte ont également compliqué les opérations. Le vent et la neige, fréquents à cette altitude, ont retardé le déplacement du corps, obligeant les équipes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Savignac-les-Ormeaux à attendre une fenêtre météo plus stable pour procéder en toute sécurité. Ces aléas climatiques soulignent la difficulté de mener des interventions dans un environnement aussi hostile, où chaque déplacement doit être soigneusement planifié.
Finalement, le rapatriement du corps a pu s’effectuer le 13 juin, en milieu de journée, grâce à une extraction par hélicoptère. Ce mode d’évacuation, souvent privilégié en haute montagne, permet de surmonter les obstacles naturels et de limiter les risques pour les secouristes. Il témoigne aussi de la coordination étroite entre les différents services engagés dans cette opération sensible.
Cette phase de récupération s’inscrit dans un contexte où la topographie accidentée et l’altitude élevée imposent des contraintes techniques majeures. La présence d’une faille rocheuse profonde, combinée à une météo instable, illustre la complexité des interventions en montagne, particulièrement lorsqu’il s’agit de retrouver des corps dans des zones difficilement accessibles.
Au-delà de la dimension technique, ces conditions renforcent la prudence nécessaire lors des randonnées en haute altitude, notamment en période hivernale ou sous vigilance météorologique. Elles rappellent que même les randonneurs expérimentés peuvent se retrouver confrontés à des situations extrêmes, difficiles à maîtriser dans ces environnements.
Cette étape cruciale dans l’enquête vient ainsi confirmer la rigueur des opérations de secours, tout en soulignant la fragilité des conditions en montagne, un facteur déterminant dans le déroulement de ce drame.

Un Couple De Randonneurs Expérimentés
Alors que les opérations de secours ont mis en lumière la complexité du terrain, il est essentiel de revenir sur le profil des victimes, Txell Fusté et Esteve Carbonel, dont la disparition avait suscité une vive émotion. Tous deux originaires de Catalogne, ils formaient un couple passionné de randonnée, reconnu pour leur expérience et leur connaissance approfondie des milieux montagnards.
Txell Fusté, en particulier, était une figure bien établie dans sa ville natale de Manresa. Directrice d’un centre sportif spécialisé, elle avait récemment célébré les dix ans de son établissement en septembre 2024. Cette activité professionnelle témoigne d’une implication forte dans le domaine du sport et d’une connaissance certaine des exigences physiques et techniques liées à la pratique en montagne. Son compagnon, Esteve Carbonel, originaire de Gironella, partageait cette même passion et cette expertise.
Malgré cette expérience, le couple avait choisi de partir en randonnée dans des conditions météorologiques classées en vigilance orange, avec des risques de neige et de vent importants. Ce contexte soulève des interrogations sur les décisions prises au moment du départ. Comment des randonneurs aguerris ont-ils pu se retrouver dans une situation aussi périlleuse ? Cette vigilance orange, rappelons-le, signale des phénomènes météorologiques capables de compromettre la sécurité, même pour des pratiquants confirmés.
Leur choix illustre la difficulté d’évaluer avec précision les risques en montagne, où les conditions peuvent évoluer rapidement et où l’expérience ne garantit pas toujours l’immunité face aux aléas. Il souligne aussi la nécessité d’une préparation rigoureuse et d’une prudence constante, notamment lorsque les bulletins météorologiques annoncent des perturbations.
La trajectoire de Txell et Esteve, loin d’être celle de novices, invite à une réflexion plus large sur la gestion du risque en haute montagne, où l’expertise individuelle doit s’accompagner d’une vigilance accrue. Ce drame rappelle que la montagne, malgré son attrait, demeure un milieu exigeant, où la moindre erreur ou imprudence peut avoir des conséquences irréversibles.
Au-delà de leur profil, c’est bien cette interaction entre la compétence et les conditions extérieures qui éclaire la compréhension des événements ayant conduit à leur disparition. Ce contexte humain et technique apporte une dimension essentielle à l’enquête en cours.

Les Suites Judiciaires Et Médicales
La découverte successive des corps de Txell Fusté et de son compagnon Esteve Carbonel a enclenché une procédure judiciaire rigoureuse visant à élucider les circonstances exactes de leur décès. Ces investigations s’appuient sur une collaboration étroite entre les autorités judiciaires et les experts médico-légaux, afin d’apporter des réponses précises dans ce dossier complexe.
Une autopsie a été ordonnée par le parquet de Foix et confiée à l’institut médico-légal de Toulouse. Cette expertise médico-légale est essentielle pour déterminer les causes du décès, en tenant compte des éléments recueillis sur place ainsi que des conditions environnementales auxquelles le couple a été confronté. Parallèlement, une expertise génétique est en cours afin de confirmer formellement l’identité de la femme retrouvée, bien que les premiers indices, notamment les vêtements, laissent peu de doute sur son identité.
Ces procédures s’inscrivent dans le cadre d’une même enquête judiciaire ouverte après la disparition du couple en décembre 2024. Le corps d’Esteve Carbonel, retrouvé une quinzaine de jours plus tôt grâce à la fonte des neiges, a permis d’avancer dans les investigations. La proximité géographique des deux dépouilles, situées à une centaine de mètres l’une de l’autre, renforce l’hypothèse d’un accident commun.
Le respect des protocoles judiciaires et médico-légaux garantit une analyse objective et complète des faits. La restitution des corps aux familles ne pourra intervenir qu’après la confirmation identitaire et les conclusions des examens, afin d’assurer une transparence totale dans le traitement de cette affaire. Cette étape demeure cruciale pour les proches, en quête de vérité et de clôture.
Au-delà de l’aspect scientifique, cette phase judiciaire souligne la complexité des enquêtes en milieu montagnard, où les conditions environnementales peuvent retarder les opérations et compliquer la collecte des indices. L’expertise médicale joue un rôle clé pour reconstituer le déroulement des événements et comprendre les mécanismes ayant conduit à ce drame.
Cette rigueur scientifique et judiciaire s’inscrit dans une volonté d’éclairer les circonstances du décès tout en apportant un cadre sécurisé pour les familles et les enquêteurs. Elle illustre également les défis spécifiques auxquels sont confrontées les autorités dans des environnements naturels hostiles.