Dans le monde médiatique français, les retours de congé maternité font souvent parler d’eux. Mais celui de Sonia Mabrouk, journaliste phare d’Europe 1 et CNews, a particulièrement retenu l’attention. Après quatre mois d’absence, la présentatrice de 46 ans a fait sa rentrée le 9 septembre dernier, reprenant les rênes de « La grande interview » et de « Midi News » avec une nouvelle étincelle dans le regard.
Cette pause médiatique n’était pas due à un simple besoin de repos. Sonia Mabrouk a en effet donné naissance à son premier enfant en juillet, une petite fille dont l’arrivée a bouleversé sa vie. Mais ce qui a suscité l’intérêt du public, au-delà de l’heureux événement, c’est le choix du prénom de la petite : Soraya. Un choix qui n’est pas anodin et qui a rapidement fait l’objet de commentaires et de débats, reflétant les tensions qui traversent la société française sur les questions d’identité et d’intégration.
Un hommage touchant et un héritage culturel
Le 26 juillet, Sonia Mabrouk partageait sur Instagram une photo émouvante d’elle tenant sa fille nouveau-née dans ses bras. Dans la légende, elle révélait le prénom choisi pour sa fille : Soraya. Ce choix n’était pas le fruit du hasard, mais un hommage vibrant à sa propre mère, décédée en octobre 2022. « Ton prénom s’est imposé tout naturellement. Soraya, comme ta grand-mère », écrivait-elle, évoquant la protection et l’amour que ce prénom symbolise pour elle.
Interrogée par TV Magazine, la journaliste franco-tunisienne a expliqué la signification de ce prénom d’origine persane, qui signifie « princesse ». Pour Sonia Mabrouk, qui a souvent écrit sur la transmission et l’héritage culturel, ce choix représentait une « continuité évidente ». Elle a confié son attachement à ce prénom « un peu daté », et la joie qu’elle ressent à l’entendre prononcer, comme si sa mère veillait sur sa petite-fille à travers lui.
Le prénom, un sujet sensible dans le débat public français
Le choix d’un prénom pour son enfant est généralement considéré comme une décision personnelle et intime. Pourtant, en France, ce sujet est devenu ces dernières années un terrain de débat politique et sociétal. Les discussions autour de l’intégration, de l’identité nationale et de la laïcité ont parfois pris pour cible les prénoms d’origine étrangère, certains politiciens allant jusqu’à suggérer une réglementation plus stricte des choix de prénoms.
Dans ce contexte tendu, le choix de Sonia Mabrouk, figure médiatique reconnue, n’a pas manqué de susciter des réactions. Certains y ont vu un geste fort d’affirmation identitaire, tandis que d’autres ont questionné la pertinence de ce choix pour une personnalité publique française. Ces réactions illustrent la complexité du débat sur l’intégration en France, où le prénom peut parfois être perçu, à tort ou à raison, comme un marqueur d’appartenance culturelle ou religieuse.
En France, la question des prénoms est devenue un sujet politique sensible ces dernières années. Certains politiciens ont proposé de limiter le choix des prénoms « étrangers », arguant que cela favoriserait l’intégration. Cette idée est très controversée et considérée par beaucoup comme discriminatoire.
Une réponse ferme aux critiques
Face aux commentaires et aux critiques, Sonia Mabrouk n’a pas tardé à réagir. Dans une interview, elle a clairement exprimé sa position : « Je n’ai jamais appréhendé la question de l’intégration ou de l’assimilation à travers un prénom ». La journaliste a souligné que le prénom ne permet pas d’évaluer le degré d’intégration d’une personne dans la société, rejetant ainsi l’idée que le choix d’un prénom puisse être un indicateur de l’attachement aux valeurs de la République.
Mabrouk est allée plus loin en évoquant la controverse impliquant Eric Zemmour et Hapsatou Sy, où le polémiste avait suggéré que cette dernière aurait dû s’appeler Corinne. « Je me suis toujours opposée à Eric Zemmour. Je lui avais dit d’ailleurs », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’intégration est une question de comportement, de partage de mœurs et de codes culturels, et non de prénom. Pour elle, le choix d’un prénom doit rester de l’ordre du privé, loin des considérations politiques.
Maternité et carrière : un nouveau chapitre
Au-delà des débats sur le prénom, la naissance de Soraya marque un tournant dans la vie personnelle et professionnelle de Sonia Mabrouk. Son retour à l’antenne, quatre mois après la naissance de sa fille, témoigne de sa détermination à concilier sa carrière de journaliste de premier plan avec ses nouvelles responsabilités de mère. Cette expérience semble avoir apporté une nouvelle dimension à sa perception du monde et de son métier.
Dans ses déclarations, Mabrouk a évoqué la façon dont la maternité a influencé sa vision de la transmission culturelle. Pour elle, donner le prénom de sa mère à sa fille est une manière de perpétuer un héritage, de créer un lien entre les générations. Cette décision personnelle s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’identité, la mémoire et les racines, des thèmes qui résonnent particulièrement dans le contexte multiculturel de la France contemporaine.
Selon l’Insee, le prénom Soraya est apparu en France dans les années 1950. Il a connu un pic de popularité en 1977 avec 276 naissances. En 2023, 116 bébés ont reçu ce prénom, le plaçant parmi les 500 prénoms les plus donnés en France.