Sophie Marceau revient sur son expérience difficile de tournage avec Gérard Depardieu

Vladimir P.
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Alors que Gérard Depardieu devait comparaître ce lundi 28 octobre au tribunal correctionnel de Paris pour des accusations d’agressions sexuelles, son absence et le report du procès à mars 2025 relancent les débats sur ses comportements controversés. Dans ce contexte, le témoignage de Sophie Marceau, l’une des premières à avoir dénoncé publiquement l’acteur, résonne avec une actualité particulière.

Quarante ans avant le mouvement #MeToo, l’actrice avait déjà brisé l’omerta qui régnait dans le cinéma français. Ses déclarations de 1985, longtemps minimisées par l’industrie, trouvent aujourd’hui un écho particulier alors que les langues se délient enfin face aux comportements du monstre sacré du cinéma français.

Une dénonciation pionnière dans le silence des années 80

C’est sur le tournage du film « Police » de Maurice Pialat que tout commence. En 1985, Sophie Marceau, alors jeune actrice de 19 ans, ose témoigner publiquement des agissements de Gérard Depardieu. Une prise de parole qui lui vaut à l’époque les foudres du réalisateur et de son partenaire à l’écran, qui s’emploient à la dénigrer publiquement.


Le film « Police » (1985)
Long-métrage réalisé par Maurice Pialat, met en scène Gérard Depardieu dans le rôle d’un inspecteur de police et Sophie Marceau dans celui d’une jeune femme impliquée dans un trafic de drogue. Le film connaît un succès critique malgré les tensions sur le tournage.

Les révélations qui résonnent en 2024

Dans un entretien accordé à Vogue en 2024, Sophie Marceau réitère et précise ses accusations : « Il s’est transformé en Mister Hyde sur Police. Il était très mal élevé, mal poli. Il ne m’a pas violée ni frappée, mais il a eu des gestes très déplacés ». L’actrice dénonce particulièrement « la provocation, l’humiliation et la prise de pouvoir » subies sous couvert d’humour.

Ces accusations trouvent un écho particulier avec le témoignage d’Anouk Grinberg, qui décrit des comportements similaires sur le tournage des « Volets Verts » en 2021 : « Toute la journée, sur le plateau, c’est un obèse qui parle de moule, de b*tes, de sucer. Le plus dégoûtant, c’est qu’on ne dit rien et les gens rient ».

L’effet domino des témoignages

La parole se libère progressivement. Karin Viard rejoint récemment le cercle des accusatrices en révélant avoir subi des attouchements de la part de l’acteur en 2010. Son témoignage sur France Inter illustre l’évolution des mentalités : « Dans mon organisation psychique, je n’ai jamais pensé que la société devait me défendre », confie-t-elle, évoquant la normalisation passée de ces comportements.


Le tournant #MeToo dans le cinéma français
Depuis 2017, le mouvement #MeToo a profondément modifié la perception des comportements inappropriés dans l’industrie du cinéma. Les témoignages, autrefois isolés comme celui de Sophie Marceau, trouvent aujourd’hui un écho et une légitimité nouveaux.

L’accumulation des accusations

Le report du procès de Gérard Depardieu au printemps 2025 intervient dans un contexte où les témoignages s’accumulent. Des premières accusations de Sophie Marceau aux récentes plaintes pour agressions sexuelles sur le tournage des « Volets Verts », une constante se dégage : celle de comportements inappropriés répétés sur plusieurs décennies, longtemps minimisés par l’industrie du cinéma.