Vos plaques d’immatriculation sont traquées à votre insu : une armada de véhicules high-tech quadrille désormais les rues françaises. Sans klaxon ni gyrophare, ces « sulfateuses à PV » transforment le moindre stationnement impayé en amende automatique. Mais où opère ce dispositif redoutable ? Une enquête exclusive dévoile pour la première fois l’étendue inquiétante d’un système qui rapporte des millions aux communes…
Sulfateuses à PV : ces voitures high-tech qui traquent les infractions
Elles roulent discrètement mais voient tout. Les « sulfateuses à PV », officiellement nommées « scancars », embarquent un arsenal technologique dédié à la chasse aux stationnements impayés. Leur secret ? Un système LAPI (Lecture Automatique des Plaques d’Immatriculation) qui scanne en temps réel chaque véhicule stationné.
Ces véhicules équipés de caméras intelligentes transforment les rues en zones de contrôle automatisé. Leur mission : « sanctionner automatiquement les automobilistes ayant oublié de payer leur redevance », selon le procédé validé par les communes. Une révolution silencieuse qui s’installe dans l’hexagone, avec un déploiement massif dans les dix plus grandes villes françaises.
Paris, Lyon, Marseille… mais aussi Nantes qui rejoindra le dispositif en septembre. Les plaques minéralogiques n’échappent plus à l’œil électronique de ces patrouilles 2.0. Un premier maillage territorial qui préfigure une surveillance généralisée, où l’humain se contente de piloter la machine à verbaliser.
Comment ces véhicules transforment la verbalisation
Un simple tour de ville suffit. Au volant de ces voitures équipées, un opérateur parcourt les rues pour « enregistrer toutes les plaques des voitures stationnées ». Les données remontent instantanément via le FPS (Forfait de Post-Stationnement), déclenchant des amendes automatisées dès qu’un défaut de paiement est détecté.
Cette mécanique quasi-infaillible réduit l’erreur humaine à sa plus simple expression. Le système identifie, compare et sanctionne sans intervention manuelle, sauf pour la conduite du véhicule. Une logique implacable qui explique pourquoi « les deux tiers des communes » délèguent désormais ces contrôles aux « sulfateuses ».
Le résultat ? Une augmentation exponentielle des verbalisations. Les municipalités parient sur cette technologie pour fluidifier la gestion du stationnement, quand les automobilistes y voient une traque systématique. Un débat qui s’intensifie à mesure que le dispositif gagne du terrain.
L’expansion fulgurante d’un dispositif qui rapporte gros
Le déploiement atteint désormais 60 communes, des métropoles comme Paris jusqu’à des villes moyennes type Brive-la-Gaillarde. Nantes complétera ce dispositif en septembre, confirmant une tendance nationale : « une cinquantaine d’autres, de toutes tailles, leur emboîtent le pas ».
Le calcul économique s’avère implacable. « Les deux tiers des communes du palmarès délèguent tout ou partie de leurs contrôles » à ces véhicules, selon les données officielles. Une mutualisation des moyens qui génère des recettes colossales, même si les montants exacts restent opaques.
Cette course au profit transforme progressivement le paysage urbain. Bordeaux, Strasbourg ou Toulouse ont adopté le système, rejointes par des communes périphériques comme Antony ou Levallois-Perret. Un maillage territorial qui fait des « sulfateuses » le nouveau standard de la verbalisation automatisée.
La carte invisible : ces villes où votre plaque sera scannée
De Strasbourg à Biarritz, en passant par Dijon ou Perpignan, le dispositif couvre désormais 60 communes aux profils variés. La liste exclusive révèle une concentration massive en Île-de-France – 22 villes dont Paris, Antony et Levallois-Perret – mais aussi dans les départements frontaliers comme le Haut-Rhin ou les Bouches-du-Rhône.
Parmi les surprises : des stations balnéaires comme La Baule ou Saint-Malo figurent au palmarès, aux côtés de villes universitaires type Rennes ou Toulouse. Même Saint-Denis (974) à La Réunion n’échappe pas à ce maillage territorial.
Le palmarès complet :
– Métropoles : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice
– Villes moyennes : Angoulême, Brive-la-Gaillarde, Le Puy-en-Velay
– Périphéries franciliennes : 17 communes dont Suresnes, Pantin et Vincennes
Un avertissement s’impose : « il ne fait pas bon oublier de payer » dans ces zones équipées. Vérifiez si votre destination estivale apparaît dans cette liste sans appel…