Survie exceptionnelle d’un alpiniste après une chute de 213 mètres dans l’Oregon

Marie Q.
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Dans les annales de l’alpinisme, certaines histoires défient l’entendement et repoussent les limites de ce que l’on croyait possible. Celle de Chris Zwierzynski, un aventurier de 55 ans originaire de l’Arizona, s’inscrit désormais parmi ces récits extraordinaires. Le 6 juillet 2024, lors de l’ascension du mont Hood dans l’Oregon, cet homme a survécu à une chute vertigineuse de 213 mètres, laissant médecins et sauveteurs stupéfaits.

Ce qui devait être une étape de plus dans son ambitieux projet de gravir les plus hauts sommets de chaque État américain s’est transformé en une lutte acharnée pour la survie. Contre toute attente, Chris Zwierzynski a survécu à cet accident qui aurait dû lui être fatal, offrant un témoignage poignant de la résilience humaine et de la part de chance qui parfois intervient dans les situations les plus désespérées.

Une quête d’altitude qui tourne au cauchemar

Il y a cinq ans, Chris Zwierzynski s’est lancé un défi peu commun pour célébrer son demi-siècle : conquérir les sommets les plus élevés de chaque État américain. Cette quête l’a mené sur les pentes du mont Hood, un imposant stratovolcan qui culmine à 3 429 mètres d’altitude dans l’Oregon. C’est sur ce géant de pierre que l’impensable s’est produit.

Alors qu’il progressait sur les flancs escarpés de la montagne, Chris a soudainement perdu prise. Ce qui a suivi restera gravé dans sa mémoire comme dans celle des témoins : une chute vertigineuse de 213 mètres, soit l’équivalent d’un immeuble de 70 étages. Les chances de survie à une telle dégringolade sont infinitésimales, et pourtant, contre toute attente, Chris a survécu.

Un bilan médical miraculeux

Les blessures de Chris Zwierzynski, bien que graves, témoignent d’un véritable miracle. Le quinquagénaire s’en est sorti avec des fractures des côtes, une cheville cassée, un nez brisé, deux hémorragies cérébrales et une commotion cérébrale. Sa femme, Laurie Zwierzynski, a décrit l’état de son mari à son arrivée à l’hôpital : « Ses yeux étaient très enflés (…) Son nez était cassé. » Un bilan qui, aussi sérieux soit-il, reste étonnamment léger au vu de la hauteur de la chute.

Rapidement pris en charge, Chris a été transporté par avion vers un hôpital local où une équipe médicale s’est attelée à traiter ses multiples traumatismes. Face à l’ampleur des soins nécessaires, la famille Zwierzynski a lancé une cagnotte en ligne pour couvrir les frais médicaux. La solidarité s’est manifestée rapidement, avec près de 9 000 dollars récoltés, dépassant largement l’objectif initial de 5 000 dollars.

Le mont Hood : un géant capricieux
Le mont Hood est le point culminant de l’Oregon et l’un des volcans les plus emblématiques des États-Unis. Bien que considéré comme endormi, il reste potentiellement actif et attire chaque année des milliers d’alpinistes. Sa météo imprévisible et ses pentes glacées en font un défi technique, même pour les grimpeurs expérimentés.

Un sauvetage héroïque et une gratitude infinie

La survie de Chris Zwierzynski doit beaucoup à la réactivité et au professionnalisme des secours. Comme l’a relaté le bureau du shérif du comté de Clackamas, l’accident s’est produit vers 7h45 heure locale sur la voie Old Chute du mont Hood. Par un heureux hasard, des médecins militaires en repos ont assisté à la chute et sont immédiatement intervenus. Ils ont été rejoints par deux gardes forestiers d’escalade de la forêt nationale de Mt. Hood, présents dans la zone, qui ont prodigué les premiers soins vitaux.

La famille Zwierzynski n’a pas manqué d’exprimer sa profonde reconnaissance envers ces héros anonymes : « La famille Zwierzynski est extrêmement reconnaissante. Chris a eu la chance d’être entouré de personnes au moment de sa chute. La rapidité des secours a été une bénédiction. Nous sommes très reconnaissants (…) ». Cette chaîne de solidarité et d’efficacité a indéniablement joué un rôle crucial dans la survie de Chris.

Entre miracle et détermination : les perspectives de Chris

Aujourd’hui en convalescence, Chris Zwierzynski porte un regard lucide sur son extraordinaire survie. « Les médecins, mes amis, ma famille utilisent le mot miracle (…) Peut-être que c’est le cas », a-t-il confié. Cette expérience proche de la mort n’a cependant pas entamé sa passion pour l’alpinisme. Bien au contraire, elle semble avoir renforcé sa détermination, tout en lui insufflant une dose supplémentaire de prudence.

Loin de renoncer à son projet initial, Chris envisage déjà de futures ascensions. « Je contacterai probablement l’un des guides pour qu’il m’accompagne, juste pour ne pas tenter le sort. Mais je pense que c’est tout à fait faisable », a-t-il déclaré à la chaîne KPNX. Cette attitude témoigne d’un équilibre entre passion et pragmatisme, une leçon précieuse pour tous les amateurs de sports extrêmes.

L’alpinisme : entre fascination et dangers

L’histoire de Chris Zwierzynski nous rappelle que l’alpinisme, malgré sa beauté et les défis qu’il propose, reste une activité à haut risque. Chaque année, des accidents graves, parfois mortels, surviennent sur les montagnes du monde entier. Le Mont Blanc, par exemple, est tristement connu comme la montagne la plus meurtrière d’Europe, avec environ 100 décès annuels.

Les risques sont multiples : chutes de pierres, avalanches, changements météorologiques soudains, mal des montagnes… À ces dangers naturels s’ajoutent les erreurs humaines, souvent dues à un manque de préparation ou à une surestimation de ses capacités. L’histoire de Chris souligne l’importance cruciale d’une préparation minutieuse, d’un équipement adapté et d’une humilité face aux forces de la nature.

Le pergélisol : un danger invisible
Les scientifiques alertent sur un nouveau danger lié au réchauffement climatique : la fonte du pergélisol en altitude. Ce phénomène, qui agit comme une « colle » maintenant les rochers en place, provoque une augmentation des éboulements au-dessus de 3 000 mètres. Les alpinistes doivent désormais intégrer ce risque supplémentaire dans leur préparation.