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The Order : quand un roman controversé inspire un thriller glaçant avec Jude Law

Quentin M.
4 Min de lecture

Dans un contexte politique américain toujours plus tendu, Prime Video frappe fort avec la sortie de son nouveau thriller glaçant « The Order ». Cette œuvre percutante, portée par l’impressionnant Jude Law, nous plonge dans les méandres sombres du terrorisme intérieur américain des années 1980, un sujet qui résonne tragiquement avec l’actualité.

Le film s’inspire d’une histoire vraie aussi fascinante que terrifiante, celle de Robert Mathews et de son groupe extremiste « The Order », dont les actions violentes ont marqué l’Amérique. Mais ce qui rend ce thriller encore plus pertinent, c’est son lien direct avec un roman controversé qui continue d’influencer les mouvements suprémacistes blancs jusqu’à aujourd’hui.

Un héritage littéraire sulfureux

Tout commence avec « Les Carnets de Turner », un roman d’anticipation publié en 1978 par William Luther Pierce sous le pseudonyme d’Andrew Macdonald. Ce livre, interdit en France, en Allemagne et au Canada, décrit un coup d’État orchestré par des suprémacistes blancs aux États-Unis. Plus qu’une simple fiction, l’ouvrage est rapidement devenu un véritable manuel pour les extrémistes, finançant même les activités du groupe fasciste National Alliance de son auteur.

L’influence néfaste de ce roman s’est tragiquement manifestée à travers plusieurs actes terroristes, dont le terrible attentat d’Oklahoma City en 1995, et plus récemment, lors de l’assaut du Capitole en 2021.


L’attentat d’Oklahoma City : un tournant dans l’histoire américaine
Le 19 avril 1995, Timothy McVeigh, inspiré par « Les Carnets de Turner », perpètre l’attentat le plus meurtrier sur le sol américain avant le 11 septembre 2001. L’explosion d’un camion piégé devant le bâtiment fédéral Alfred P. Murrah fait 168 victimes et plus de 680 blessés.

Une page sombre de l’histoire américaine portée à l’écran

Le réalisateur Justin Kurzel, déjà reconnu pour « MacBeth » et « Assassin’s Creed », s’empare de cette histoire explosive en s’appuyant sur l’ouvrage « The Silent Brotherhood » de Kevin Flynn et Gary Gerhardt. Le film retrace la montée en puissance de The Order et la traque acharnée menée par le FBI pour neutraliser ce groupe responsable de nombreux braquages violents destinés à financer leurs projets d’attentats.

Jude Law et Nicholas Hoult livrent des performances saisissantes dans ce thriller haletant présenté en avant-première au Festival de Venise, où il a fait sensation. Leur interprétation nuancée évite l’écueil de la caricature tout en exposant la dangereuse séduction de l’idéologie extremiste.

Un miroir troublant de l’Amérique contemporaine

Depuis la présidence de Donald Trump et la résurgence du suprémacisme blanc aux États-Unis, « The Order » prend une dimension particulièrement actuelle. Le film de Kurzel nous rappelle que la violence politique et l’extrémisme ne sont pas des phénomènes nouveaux dans l’histoire américaine.


The Order : le groupe historique
Actif dans les années 1980, The Order, aussi connu sous le nom de « Silent Brotherhood », était une organisation terroriste suprémaciste blanche responsable de plusieurs crimes violents, dont le meurtre du présentateur radio Alan Berg en 1984.

La force du film réside dans sa capacité à tisser des liens entre le passé et le présent, montrant comment les idéologies extrémistes se transmettent et évoluent au fil du temps. Sans jamais tomber dans le sensationnalisme, « The Order » pose un regard lucide sur cette violence endémique qui continue de hanter la société américaine.