
« Mouton Noir » Jusqu’au Bout : L’autodérision Face À La Mort
Cette maîtrise scénographique révélait surtout une lucidité implacable sur sa propre image. Ardisson n’entretenait aucune illusion sur l’affluence probable à ses obsèques. Au contraire, il anticipait cette réalité avec un détachement désarmant.
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« Je ne pense pas qu’on remplisse toute une église avec des gens qui viendront chanter mes louanges ! Ou alors peut-être une petite chapelle ! » lançait-il dans un éclat de rire, transformant cette amère vérité en trait d’humour. Cette autodérision constituait sa signature ultime : regarder la mort en face sans se mentir.
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L’animateur revendiquait pleinement son statut de personnage clivant. « J’ai toujours été un mouton noir, donc ça ne m’ennuie pas », assumait-il sans amertume. Cette acceptation sereine de sa singularité témoignait d’une cohérence rare dans le milieu télévisuel.
Il établissait même une corrélation directe entre sa liberté de ton et son relatif isolement : « On ne peut pas garder la liberté de ton que j’ai, en espérant être aimé par tout le monde ! » Cette philosophie résumait toute sa carrière. Ardisson avait choisi l’authenticité plutôt que la popularité, l’impertinence plutôt que le consensus.
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Cette franchise brutale, qui avait forgé sa réputation, l’accompagnait jusqu’aux portes de l’éternité. Aucun regret, aucune concession : l’homme en noir partait comme il avait vécu, libre et assumé.