Dans un entretien accordé au Figaro, Thomas Dutronc se livre avec pudeur sur sa relation avec son père Jacques, alors que tous deux traversent le deuil de Françoise Hardy. Le fils du célèbre couple de la chanson française évoque avec sensibilité cette période particulière, tout en assurant la promotion de son nouvel album « Il n’est jamais trop tard », sorti le 13 septembre.
À 51 ans, l’artiste pose un regard lucide sur la manière dont son père gère l’absence de celle qui fut sa compagne pendant plus de cinquante ans. Une façon de faire face qui révèle une pudeur caractéristique des hommes de la famille Dutronc, où les émotions se vivent plus qu’elles ne se disent.
Une pudeur héréditaire face aux émotions
« On ne parle pas du tout de l’éléphant dans la pièce quand on se voit« , confie Thomas Dutronc, évoquant ses rencontres hebdomadaires avec son père. Cette retenue, il la comprend et la partage, admettant lui-même avoir hérité de cette façon d’intérioriser les émotions. « Je suis pareil. L’émotion est enfouie mais elle peut rejaillir d’un seul coup », explique-t-il.
Seule la question pratique des cendres de Françoise Hardy vient parfois briser ce silence tacite entre père et fils, comme une parenthèse nécessaire dans leur deuil partagé.
La pudeur des Dutronc : une marque de fabrique
La discrétion et la retenue émotionnelle ont toujours caractérisé la famille Dutronc. Jacques Dutronc, connu pour son flegme légendaire, a toujours privilégié l’understatement dans l’expression de ses sentiments, une attitude que son fils Thomas a naturellement adoptée.
La Corse, refuge d’une relation père-fils
Les visites de Thomas à son père en Corse rythment désormais leur relation. « Je le vois une ou deux fois par semaine« , précise le chanteur, soulignant l’importance de ces moments partagés sur l’île de beauté, où Jacques Dutronc s’est installé depuis plus d’un demi-siècle.
Cette terre insulaire représente bien plus qu’un simple lieu de résidence pour la famille. Thomas y est profondément attaché depuis sa plus tendre enfance : « C’est un peu ma terre. Je suis venu pour la première fois quand j’avais 1 mois. La montagne, les parfums… je me sens attaché à ce lieu. »
Un quotidien préservé malgré l’absence
Jacques Dutronc, aujourd’hui plus sédentaire, notamment en raison de sa santé qui lui impose d’éviter les fortes chaleurs, maintient une routine que son fils respecte et accompagne. « Il ne bouge plus trop quand il fait chaud, c’est mauvais pour son cœur. Sinon, il va bien« , rapporte Thomas.
Les liens tissés au fil des années avec l’entourage corse de son père contribuent à maintenir un équilibre précieux. « Il y a plein d’amis de mon père avec qui j’ai eu des liens forts », confie Thomas, soulignant l’importance de ce réseau affectif qui les entoure sur l’île.
La Corse des Dutronc
Installé depuis les années 70 dans le village de Monticello, Jacques Dutronc a fait de la Corse son refuge. Cette île représente un lieu emblématique pour la famille, où Thomas passe régulièrement les fêtes de Noël et les étés, perpétuant une tradition familiale solidement ancrée.