Le monde du streaming ne cesse de nous surprendre avec des coïncidences troublantes. Alors que Time Cut fait son apparition sur Netflix en cette période d’Halloween 2024, les spectateurs ne peuvent s’empêcher de noter une ressemblance frappante avec Totally Killer, sorti l’année précédente sur Prime Video. Ces deux productions, mêlant horreur et voyage dans le temps, semblent issues d’un même moule créatif, questionnant la frontière entre inspiration et imitation.
Le phénomène des « films jumeaux » n’est pas nouveau dans l’industrie du divertissement, mais l’arrivée de ces deux thrillers temporels à un an d’intervalle sur des plateformes concurrentes interpelle. Entre tueurs masqués et paradoxes temporels, ces productions jouent sur des terrains similaires tout en tentant de se démarquer par leurs approches distinctes.
Quand le passé devient terrain de chasse
Dans Time Cut, Madison Bailey incarne Lucy, une lycéenne de 2024 qui découvre une machine à remonter le temps. Propulsée en 2003, elle tente désespérément de sauver sa sœur d’un tueur masqué. De son côté, Totally Killer suit Jamie (Kiernan Shipka) qui, poursuivie par le « Sweet Sixteen Killer » en 2023, se retrouve projetée en 1987, où elle fait équipe avec la version adolescente de sa mère pour déjouer les plans du tueur.
Les deux films partagent un ADN commun : une héroïne moderne catapultée dans le passé, un tueur masqué semant la terreur, et une course contre la montre pour sauver des êtres chers. Cette formule, bien que similaire, connaît des variations significatives dans son exécution.
Le phénomène des « films jumeaux » à Hollywood
Une pratique courante où deux studios sortent des films aux concepts très similaires à peu d’intervalle. Exemples célèbres : Armageddon et Deep Impact (1998), ou The Prestige et The Illusionist (2006).
Deux époques, deux ambiances
Time Cut opte pour un retour aux années 2000, période où les smartphones n’existaient pas encore mais où l’internet commençait à transformer la société. Le film privilégie une approche plus dramatique, s’attachant aux relations familiales et aux conséquences émotionnelles du voyage temporel.
Totally Killer, en revanche, plonge dans les années 80 avec délectation, jouant sur la nostalgie et l’humour. La production de BlumHouse assume pleinement son côté décalé, parsemant son récit de références pop et de situations comiques, tout en maintenant une tension efficace.
La bataille du streaming se joue dans le temps
Si les deux productions partagent une base commune, force est de constater que Time Cut peine à sortir de l’ombre de son prédécesseur. Malgré une performance convaincante de Madison Bailey, le rythme reste laborieux et le traitement plus conventionnel ne parvient pas à captiver autant que l’approche dynamique de Totally Killer.
L’effet BlumHouse sur le genre horrifique
Studio spécialisé dans l’horreur à petit budget, BlumHouse Productions est connu pour moderniser les codes du genre tout en garantissant une rentabilité quasi-systématique de ses productions.
La guerre des plateformes s’intensifie
Cette situation illustre parfaitement la compétition acharnée entre les géants du streaming. Netflix et Prime Video se livrent une bataille sans merci pour captiver les spectateurs, quitte à explorer des territoires déjà balisés par leurs concurrents. Cette stratégie, si elle peut sembler redondante, témoigne de l’importance cruciale du timing et de l’exécution dans l’industrie du divertissement en ligne.