« Trop tôt pour une vidéo » : Cyril Hanouna sème le doute sur l’avenir de TPMP

Quentin M.
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L’onde de choc provoquée par la décision de l’Arcom de retirer la fréquence TNT de C8 continue de secouer le paysage audiovisuel français. Au cœur de cette tempête médiatique, Cyril Hanouna et son émission phare « Touche pas à mon poste » (TPMP) se retrouvent dans une position délicate, oscillant entre affirmations contradictoires et incertitudes quant à leur avenir sur les écrans.

Alors que la chaîne C8 doit théoriquement cesser sa diffusion sur la TNT le 28 février 2025, les interrogations se multiplient sur le devenir de ses programmes emblématiques. TPMP, qui a valu à la chaîne pas moins de 7,6 millions d’euros d’amendes, cristallise les attentions et les spéculations. Entre annonces prématurées et rétractations, Cyril Hanouna semble jouer la carte de l’ambiguïté, laissant planer le doute sur l’avenir de son talk-show à succès.

Un avenir incertain pour TPMP

Malgré la décision de l’Arcom, l’équipe de TPMP s’est rapidement mobilisée pour rassurer son public. Dans un e-mail adressé aux salariés, la société de production de Cyril Hanouna a affirmé : « Nous serons bien là, à l’antenne, à la rentrée et motivés comme jamais. Tous ensemble, nous relèverons ce nouveau défi. Un chapitre va se clôturer, un autre va s’ouvrir« . Cette déclaration laisse entendre que l’émission pourrait continuer sa diffusion jusqu’à la date fatidique de février 2025.

Pour tenter de se conformer aux exigences de l’Arcom, des changements dans le format de l’émission ont été évoqués. Franck Apietto, Directeur Général de C8, a notamment proposé lors de son audition devant l’autorité de régulation, la mise en place d’un léger différé pour TPMP. « À la rentrée, TPMP aura un time delay suffisamment important qui nous évitera tout débordement« , a-t-il déclaré, précisant que ce décalage pourrait être de « 30 à 45 minutes ».

Cyril Hanouna : entre annonces et rétractations

Le 31 juillet, Cyril Hanouna a surpris ses followers sur X (anciennement Twitter) en annonçant le retour de l’émission pour le 2 septembre, en direct. « Les chéris, j’ai attendu avant de vous le dire, car c’est une décision qui a été difficile à prendre ! Mais en accord avec l’ensemble des équipes d’H20 production et de C8, je peux vous annoncer que dès la rentrée en direct, le 2 septembre, c’est le retour du scoop de Maxime Gueny dans TPMP« , a-t-il écrit, semblant confirmer la continuité de l’émission.

Cependant, cette annonce a été rapidement suivie d’un revirement. Quelques heures plus tard, l’animateur a fait marche arrière, déclarant : « Après mûre réflexion, il est encore trop tôt pour une vidéo. Les choses vont bouger (…) Laissons les commentateurs s’agiter encore un peu. Tout cela m’a encore plus rapproché de vous. Merci pour vos messages d’amour« . Ce volte-face soulève de nouvelles questions sur l’avenir réel de l’émission et la stratégie de communication adoptée par son présentateur vedette.


L’Arcom, gendarme de l’audiovisuel
L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) est chargée de réguler les médias audiovisuels en France. Elle attribue les fréquences de diffusion, veille au respect des obligations légales des chaînes et peut infliger des sanctions en cas de manquement.

Des scénarios multiples pour l’avenir

Face à cette situation inédite, plusieurs scénarios se dessinent pour l’avenir de TPMP et de son animateur. L’une des options évoquées serait un transfert de l’émission sur une autre chaîne du groupe Bolloré, comme CStar ou Canal+. Gérald-Brice Viret, l’un des directeurs du groupe, avait d’ailleurs anticipé cette possibilité lors de son passage devant la commission de l’Arcom : « Avec ou sans C8, vous le retrouverez sur une autre chaîne dès la rentrée« .

Cependant, le maintien de TPMP à l’antenne, que ce soit sur C8 ou sur une autre chaîne, ne sera pas sans défis. L’émission devra probablement revoir son format et son contenu pour éviter de nouvelles controverses et sanctions. Le différé envisagé pourrait être une première étape, mais il reste à voir si cela sera suffisant pour convaincre l’Arcom et le public de la volonté de changement de l’équipe.

Un bouleversement du paysage audiovisuel

La décision de l’Arcom concernant C8 s’inscrit dans un contexte plus large de renouvellement des fréquences TNT. Parmi les 24 candidats en lice pour les 15 fréquences disponibles, deux nouveaux entrants ont été retenus : « Reels TV », porté par CMI France, le groupe du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et « OFTV », soutenu par les propriétaires du quotidien régional Ouest-France.

Ces changements auront des répercussions importantes sur le paysage audiovisuel français. Pour C8 et le groupe Canal+, la perte de la fréquence TNT représente un défi majeur. Bien que la chaîne puisse continuer à exister sous d’autres formes, notamment via les box internet, sa visibilité et ses revenus publicitaires risquent d’être fortement impactés. Le groupe Canal+ a d’ailleurs qualifié la décision de l’Arcom de « mépris pour le public« , laissant présager de possibles recours juridiques.


La TNT, un enjeu crucial
La Télévision Numérique Terrestre (TNT) offre une couverture nationale et gratuite à environ 97% de la population française. Pour une chaîne, perdre sa fréquence TNT signifie une baisse significative de son audience potentielle, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur ses revenus publicitaires et sa viabilité économique.