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Ukraine: 70 missiles et 145 drones russes dans la nuit – Zelensky écourte son déplacement et répond à Trump

Julie K.
7 Min de lecture

70 missiles et 145 drones russes s’abattent sur l’Ukraine en une nuit – un bilan humain lourd témoigne de l’escalade. Alors que Volodymyr Zelensky écourte urgemment sa visite en Afrique du Sud, Donald Trump relance les tensions sur le statut de la Crimée. Entre frappes massives et jeux diplomatiques, pourquoi cette offensive nocturne fragilise-t-elle les appels au cessez-le-feu ? Les révélations sur l’implication américaine et le revirement sud-africain éclairent une crise aux enjeux redessinés.

Attaque massive sur Kiev : bilan humain et réactions immédiates

70 missiles et 145 drones russes frappent six régions ukrainiennes dans la nuit du 24 avril, selon l’armée de l’air locale. Kyiv subit l’une des pires offensives depuis le début du conflit, avec 13 morts et 97 blessés recensés à l’aube, dont plusieurs enfants. Les services de secours signalent des recherches actives sous les décombres de bâtiments résidentiels endommagés.

Volodymyr Zelensky réagit sans délai : le président ukrainien interrompt sa première visite officielle en Afrique du Sud pour regagner Kyiv. « Les frappes doivent cesser immédiatement et sans conditions », exige-t-il sur Telegram, dénonçant 44 jours d’attaques russes malgré un cessez-le-feu proposé par l’Ukraine.

Les forces aériennes ukrainiennes affirment avoir détruit 112 cibles sur 215 repérées, un taux d’interception limité face à l’ampleur inédite de l’assaut. Kharkiv, seconde ville du pays, n’est pas épargnée : des frappes répétées y font au moins deux blessés, selon les autorités locales.

Cette escalade intervient trois semaines après la dernière offensive majeure sur la capitale, soulignant l’intensification des bombardements stratégiques. Les explosions nocturnes et incendies maîtrisés au petit matin rappellent la vulnérabilité des zones urbaines, malgré les systèmes de défense aérienne.

Les réactions internationales face à l’escalade

La France exprime son scepticisme face aux perspectives de paix : « Nous sommes très très loin d’une trêve », déclare Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, sur Europe 1. Elle rappelle les propositions ukrainiennes de cessez-le-feu à 30 jours, tout en soulignant les « exigences maximalistes » russes jugées incompatibles avec les négociations.

À Kyiv, le ministre des Affaires étrangères Andriï Sybiga accuse ouvertement Moscou : « Vladimir Poutine montre par ses actes qu’il ne souhaite que continuer la guerre ». Cette analyse s’appuie sur l’intensification des frappes malgré les appels répétés à une désescalade.

Sur le front diplomatique, l’Afrique du Sud opère un revirement notable. En accueillant Zelensky pour la première fois depuis le début du conflit, Pretoria distance son ancienne neutralité pro-russe. Ce déplacement suit son vote à l’ONU en mars 2024, qualifiant l’invasion de l’Ukraine de « totale » et réaffirmant le principe d’intégrité territoriale. Le président ukrainien y voit un levier pour impliquer les pays du G20 dans les pourparlers de paix.

Crimée et tensions diplomatiques avec Washington

Donald Trump ravive les tensions sur le statut de la Crimée, qualifiant le territoire annexé de « perdue » pour l’Ukraine. « Il peut avoir la paix ou se battre encore trois ans avant de perdre tout le pays », lance l’ancien président américain à l’encontre de Volodymyr Zelensky. Ce dernier réplique en publiant une déclaration de l’administration Trump de 2018, signée par Mike Pompeo, qui rejette clairement l’annexion russe.

La Maison Blanche actuelle laisse planer une menace : « Le président est très mécontent. Sa patience atteint ses limites », avertit Karoline Leavitt, porte-parole de Trump. Cette position alimente les craintes d’un retrait du soutien militaire américain si Zelensky maintient son refus de négocier sur la Crimée.

En parallèle, Kyiv campe sur sa ligne : « Il n’y a rien à discuter. C’est notre territoire », avait déclaré le président ukrainien mardi 23 avril. Ce différend cristallise les désaccords stratégiques, alors que Moscou exige un retrait ukrainien de régions annexées comme préalable à toute discussion de paix.

Les implications stratégiques de l’offensive nocturne

La présidence ukrainienne dénonce une logique destructrice de Moscou : « Vladimir Poutine a uniquement le désir de tuer », affirme-t-elle sur Telegram au lendemain des frappes. Cette rhétorique guerrière s’inscrit dans un contexte d’impasse diplomatique, alors que Kyiv propose depuis six semaines un cessez-le-feu rejeté par les bombardements russes.

Les analystes y voient une réponse à la posture ukrainienne sur la Crimée. « Zelensky peut avoir la paix ou perdre tout le pays », avait prévenu Donald Trump, soulignant le fossé entre les positions des belligérants. Les exigences russes – incluant un retrait des forces ukrainiennes de territoires annexés – sont qualifiées d’« inacceptables » par le ministre Sybiga.

Cette offensive relance le débat sur l’efficacité des défenses aériennes ukrainiennes, qui n’ont intercepté que 52 % des cibles malgré les livraisons d’armes occidentales. Elle intervient surtout au moment où l’administration Trump laisse planer un possible désengagement, fragilisant les espoirs de stabilisation du front.