Un précédent glaçant en Normandie : mêmes signaux, même silence
En septembre 2024, une habitante de Camembert (Orne) était retrouvée morte depuis trois mois dans sa maison, victime d’un infarctus. Comme à Bordeaux, cette femme de 57 ans, sans famille proche, vivait recluse. Son décès n’avait été détecté que grâce à l’état de délabrement de son habitation, poussant la mairie à intervenir.
Les deux cas partagent un scénario identique : isolement social extrême, absence de proches et domicile laissé à l’abandon comme seul indice. « Ces drames montrent les failles de notre vigilance collective », analyse une sociologue spécialiste du vieillissement. Les voisins des deux victimes reconnaissent avoir noté des signaux – fenêtres closes, cour non entretenue – sans jamais « oser frapper à la porte ».
Des initiatives locales pour briser l’isolement
Face à ces drames, Bordeaux annonce un plan d’urgence incluant des « visites préventives » pour les personnes recensées comme isolées. Un partenariat avec les associations et les bailleurs sociaux permettra d’identifier les logements sans activité depuis plus de six mois. « Chaque signalement déclenchera une vérification systématique », promet la mairie.
Le dispositif pilote cible d’abord les quartiers prioritaires, où près de 2 000 personnes isolées sont déjà répertoriées. Les médecins généralistes et les facteurs seront mobilisés pour alerter en cas d’anomalies répétées. Une plateforme numérique de « vigilance citoyenne » verra aussi le jour d’ici fin 2025, malgré les craintes sur le respect de la vie privée.