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Un boulanger de 62 ans lâche le montant de sa retraite : Je touche jusqu’à 1 800 €…

Julie K.
6 Min de lecture

À 62 ans, un boulanger dévoile les coulisses de sa retraite : entre pension de base plafonnée à 50 % de ses revenus, complémentaire Agirc-Arrco et indemnités méconnues, son allocation mensuelle atteint 1 800 € brut. Alors que la réforme de 2023 repousse l’âge légal, son témoignage éclaire les mécanismes complexes d’une carrière longue, incluant des primes d’ancienneté pouvant aller jusqu’à six mois de salaire après quarante ans de métier.

Un boulanger de 62 ans brise le tabou des retraites

À 62 ans, après quarante ans de pétrissage et de fournées matinales, un artisan boulanger lève le voile sur son bulletin de retraite : 1 800 € brut mensuels. Un montant supérieur à la moyenne nationale des retraites (1 600 € en 2025), mais qui cache une réalité complexe. « Avec les nouvelles règles, on pensait que nos trimestres suffiraient, mais le plafond de la Sécurité sociale réduit la donne », explique-t-il, référence au calcul limitant la pension de base à 50 % d’un revenu annuel moyen plafonné à 3 864 €.

Son témoignage révèle surtout un avantage méconnu : les indemnités de départ. La convention collective de la boulangerie-pâtisserie accorde jusqu’à six mois de salaire après quarante ans d’activité. Une manne ignorée par 73 % des professionnels selon Mapa-Assurances. Des chiffres qui préparent le terrain pour les révélations sur le régime Agirc-Arrco et l’impact de la réforme 2023.

Le calcul de la pension décrypté

La retraite de base des boulangers repose sur un mécanisme strict : elle équivaut à 50 % du revenu annuel moyen, plafonné à 3 864 € brut en 2025. Pour un artisan ayant exercé quarante ans avec un salaire-type de 3 000 € mensuels, la Carsat calcule ainsi une pension de base théorique de 1 932 €. Mais cette somme dépend du nombre de trimestres validés. « Si vous en manquez, le taux chute : 37,5 % au lieu de 50 % après seulement cinq trimestres manquants », précise un expert-comptable.

Le piège ? Le plafond de la Sécurité sociale. Même avec des revenus supérieurs à 3 864 € annuels, le calcul reste basé sur ce montant. Exemple : un boulanger gagnant 4 500 € par mois ne verra sa pension de base que légèrement augmenter. Seule solution pour contourner cette limite : maximiser les trimestres cotisés et miser sur la retraite complémentaire.

La retraite complémentaire Agirc-Arrco : un jackpot méconnu

Le régime Agirc-Arrco fonctionne via un système de points : chaque cotisation versée durant la carrière se convertit en droits. Un boulanger cotisant 350 € mensuellement pendant quarante ans accumule ainsi 4 200 points. Avec une valeur du point fixée à 0,60 € en 2025, cela génère un complément de 250 €/mois. Une somme qui s’ajoute à la pension de base, portant le total à près de 2 200 € brut.

Pourtant, beaucoup sous-estiment ce mécanisme. « Cette part peut doubler la retraite si on anticipe tôt », souligne un expert de Mapa-Assurances. Les chiffres parlent : 72 % des boulangers interrogés avouent ne pas maximiser leurs cotisations. Un manque à gagner criant, alors que la fourchette globale des pensions oscille entre 1 200 € et 1 800 € brut selon l’ancienneté et les revenus passés.

Les indemnités secrètes qui boostent le départ

La convention collective de la boulangerie-pâtisserie prévoit une prime de départ calculée sur l’ancienneté : 2 mois de salaire après 10 ans, 3 mois à 20 ans, 4 mois à 30 ans, et jusqu’à 6 mois à 40 ans de carrière. Pour un salaire de référence à 2 800 € net mensuel, un boulanger de 30 ans d’expérience perçoit ainsi 11 200 € nets d’indemnités. Après quarante ans, la somme bondit à 16 800 €.

Pourtant, 73 % des artisans méconnaîtraient ce droit selon Mapa-Assurances. « Ces indemnités sont souvent oubliées au profit de la pension, alors qu’elles représentent jusqu’à 20 000 € nets pour certains », alerte un expert-comptable. Un manque d’information qui s’ajoute aux défis posés par la réforme 2023 pour les jeunes générations.

La réforme 2023 : ce qui attend les jeunes générations

La réforme des retraites de 2023 repousse progressivement l’âge légal de départ à 64 ans et allonge la durée de cotisation à 43 ans pour obtenir une pension à taux plein. Les boulangers de moins de 45 ans devront ainsi travailler deux ans de plus que leurs aînés, avec un plafond de revenu moyen recalculé chaque année. Pour un jeune artisan débutant à 22 ans, cela implique une retraite à 64 ans au plus tôt.

Face à ces changements, les experts recommandent d’anticiper. Un comptable spécialisé conseille de cotiser 530 € supplémentaires par mois dès 30 ans pour compenser l’allongement des carrières. Objectif : sécuriser sa retraite complémentaire et maximiser les indemnités d’ancienneté, aujourd’hui menacées par l’évolution des règles de la convention collective.