L’engagement personnel de l’éboueur
Samuel da Silva dos Santos, déjà père de trois enfants âgés de 8 à 15 ans, entame une procédure d’adoption accélérée pour la petite rescapée. « Je vais demander à l’adopter. Elle a besoin de quelqu’un qui lui donne de l’amour », déclare-t-il à l’AFP, les traits marqués par l’émotion. Son épouse soutiendrait cette décision, selon des proches interrogés par la presse locale.
La nouvelle déclenche un débat national sur les abandons d’enfants, tandis que des milliers d’internautes proposent leur aide financière via des cagnottes en ligne. Les services sociaux de Rio étudient le dossier de Samuel, tout en maintenant le nourrisson sous surveillance médicale. « Sa détermination force le respect, mais la priorité reste de retrouver la mère », précise un porte-parole officiel.
Enquête et implications sociétales
La police brésilienne lance un vaste dispositif pour identifier les parents biologiques, mais « les pistes sont minces dans une ville de 6,2 millions d’habitants », reconnaît un enquêteur sous couvert d’anonymat. Des caméras de surveillance de la rue Ouro Preto sont analysées, tandis que des équipes interrogent les riverains. Une cellule spéciale pour les crimes contre les mineurs est mobilisée, rappelant que l’abandon d’enfant est passible de 4 ans de prison au Brésil.
Le cas relance le débat sur les 700 nouveau-nés abandonnés chaque année dans le pays, selon les chiffres du ministère de la Santé. « La loi permet d’accoucher anonymement à l’hôpital depuis 2020, mais en 2025, 82 % des abandons ont encore lieu dans l’espace public », déplore une travailleuse sociale. La mairie de Rio annonce renforcer les campagnes de prévention, tandis que des élus évoquent la précarité et le manque d’éducation sexuelle comme racines du problème.