Un excès de vitesse à 255 km/h annulé grâce à un vice de procédure en Italie

Camille C.
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La justice italienne vient de rendre une décision qui fait grand bruit dans le monde automobile. Un conducteur flashé à l’astronomique vitesse de 255 km/h sur l’autoroute A26 près de Sillavengo, dans le Piémont, vient d’échapper à toute sanction grâce à un astucieux vice de procédure. Une situation qui met en lumière les failles du système de contrôle routier transalpin.

Cette affaire, qui s’est déroulée en mai dernier, illustre parfaitement les débats qui agitent actuellement l’Italie autour de la politique de contrôle de la vitesse. Alors que le pays fait face à des enjeux majeurs de sécurité routière, ce cas d’école révèle les limites juridiques et techniques du système répressif italien.

Un excès de vitesse hors norme

Sur cette portion d’autoroute limitée à 130 km/h, l’automobiliste roulait à près du double de la vitesse autorisée. Une infraction qui aurait dû lui coûter cher : 845 euros d’amende et un retrait de permis pouvant aller jusqu’à douze mois. Des sanctions qui auraient été parmi les plus sévères jamais prononcées dans la région pour un excès de vitesse.

La défense de l’automobiliste s’est toutefois révélée imparable. Son avocat a en effet découvert que le radar utilisé pour constater l’infraction n’était pas homologué pour enregistrer des vitesses aussi élevées. Un argument technique qui a fait mouche auprès de la préfecture de Novara, conduisant à l’annulation pure et simple de toutes les poursuites.


L’homologation des radars en Italie
Pour être valables, les contrôles de vitesse doivent être effectués par des appareils homologués par le ministère des Transports. Cette homologation doit notamment préciser la plage de vitesses que l’appareil est capable de mesurer de façon fiable. Sans cette certification complète, les mesures peuvent être contestées en justice.

Une remise en question du système de contrôle

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de contestation des radars en Italie. Depuis plusieurs mois, un mystérieux personnage surnommé « Fleximan » fait régulièrement parler de lui en détruisant des radars, notamment dans la région de Milan. Un phénomène qui traduit l’exaspération d’une partie des automobilistes face à la multiplication des contrôles.

Le ministre des Transports, Matteo Salvini, semble lui-même partagé sur la question. S’il affirme que la sécurité routière est une priorité, il critique ouvertement certaines mesures jugées trop contraignantes pour les automobilistes. Il a notamment pris position contre la multiplication des zones limitées à 30 km/h en ville, accusant certains maires de ne chercher qu’à remplir les caisses municipales.


Le bilan des zones 30 en Italie
La ville de Bologne, pionnière dans la mise en place généralisée de la limitation à 30 km/h, rapporte une baisse de 14% des accidents depuis l’introduction de cette mesure en janvier 2024. Ces résultats alimentent le débat sur l’efficacité des mesures de réduction de vitesse.

De nouvelles règles en perspective

Face à ces controverses, le gouvernement italien prépare de nouvelles directives. Les futurs radars ne pourront plus être installés sur des portions où la vitesse est réduite de plus de 20 km/h par rapport à la limitation normale. Par ailleurs, les automobilistes flashés plusieurs fois en une heure ne devront plus s’acquitter que d’une seule amende, même si celle-ci sera majorée.