web statistic

Un Français va prononcer à nouveau ces 2 mots qui concernent 1,3 milliard de catholiques

Un Français détient à nouveau les clés d’un secret vieux de cinq siècles. Alors que 135 cardinaux s’apprêtent à élire le successeur de François dans la plus grande discrétion, c’est une voix hexagonale qui révélera au monde l’identité du nouveau pape. Pourquoi cette mission cruciale revient-elle une seconde fois à un cardinal tricolore ? Le protocole méconnu qui lie la France à la plus sacrée des annonces.

La tradition qui lie la France au conclave

Pour la deuxième fois en dix ans, un cardinal français s’apprête à prononcer le sacro-saint « Habemus papam » depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre. Dominique Mamberti, 71 ans, endosse ce rôle protocolaire crucial après l’avoir été pour l’élection de François en 2013 par son compatriote Jean-Louis Tauran. Une spécificité hexagonale qui puise ses racines dans les arcanes méconnues de la hiérarchie vaticane.

Le titre de protodiacre, clé de cette annonce mondiale, revient automatiquement au cardinal électeur le plus ancien parmi ceux de moins de 80 ans. Un mécanisme activé le 1er juillet 2024 lors d’un consistoire ayant modifié l’ordre de préséance. « Il est donc le plus ancien cardinal-électeur et il lui revient d’annoncer à Rome et au monde quel cardinal a été choisi », précise l’article du Pèlerin.

Cette prérogative française souligne un paradoxe : alors que seulement 5% des cardinaux électeurs viennent de l’Hexagone, la République fournit depuis une décennie les hérauts des transitions pontificales. Un héritage qui remonte à la carrière diplomatique de Mamberti, ancien ministre des Affaires étrangères du Saint-Siège sous Benoît XVI, et à celle de Tauran, artisan du dialogue interreligieux.

Un conclave sous tension : les 135 hommes qui éliront le pape

Dès le 1er mai, 135 cardinaux-électeurs issus de 52 pays s’enfermeront dans la chapelle Sixtine pour un scrutin dont les règles n’ont pas varié depuis 1274. Leur mission : désigner à bulletin secret le successeur de François avec une majorité qualifiée de « deux tiers des suffrages », soit au minimum 90 voix. Un seuil exigeant qui explique les conclaves historiquement longs – celui de 2013 avait duré deux jours.

Le calendrier officiel fixe une fourchette précise : les négociations débuteront entre le 1er et le 6 mai, 15 à 20 jours après la mort du pape argentin. Mais le protocole prévoit une possibilité d’extension en cas de blocage persistant. Seul signe extérieur de cette course contre la montre : la fumée blanche issue de la combustion des bulletins, accompagnée par les sonneries de la cloche de Saint-Pierre.

Ce rituel immuable cache une réalité moins poétique. Les électeurs octogénaires – dont certains souffrent de problèmes de mobilité – devront affronter des sessions quotidiennes de 4 votes minimum sous la fresque du Jugement dernier. Un marathon physique et spirituel où chaque scrutin s’achève par la fameuse formule « Nemo eligitur » (« Personne n’est élu ») en cas d’échec.

Dominique Mamberti : du désert africain à la pourpre cardinalice

Né en 1952 à Marrakech d’un père corse et d’une mère franc-comtoise, le futur protodiacre incarne l’Église universelle. Ce polyglotte formé en droit à Strasbourg et en sciences politiques à Paris embrasse la prêtrise en 1981 à Ajaccio. Un parcours atypique qui le mènera de la Somalie aux Nations unies, en passant par le Liban et le Soudan.

Son ascension fulgurante au sein de la diplomatie vaticane atteint son apogée entre 2006 et 2014 : « ministre des Affaires étrangères » de Benoît XVI, il négocie des concordats avec une vingtaine d’États. Une expérience décisive qui lui vaut la pourpre cardinalice en 2015, puis la direction du Tribunal suprême de la Signature apostolique – équivalent du Conseil d’État catholique.

La réforme de juillet 2024 propulse ce fin connaisseur du droit canonique au rang de protodiacre. Un aboutissement pour celui que France 3 Bourgogne décrit comme « l’enfant de Marrakech aux racines comtoises », symbole d’une Église tiraillée entre tradition et ouverture. Son profil biculturel pourrait influencer le choix du nom papal lors de l’annonce historique.

Scénario d’une annonce papale : du vote secret au balcon historique

Dès la fumée blanche, un compte à rebours immuable se déclenche. La cloche de Saint-Pierre sonne pour alerter Rome avant que Dominique Mamberti n’apparaisse, porteur du rouleau en parchemin contenant le nom du 267e successeur de Pierre. Son annonce en latin précède de quelques minutes l’apparition du nouveau pape sur le balcon, conformément à un protocole codifié depuis Grégoire XV (1621).

Le rôle du cardinal français ne s’arrête pas à cette proclamation. En sa qualité de préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, il garantit également la régularité canonique de l’élection. Une mission cruciale pour cette instance décrite comme « le tribunal suprême de l’Église qui veille à l’administration correcte de la justice », composée de prélats nommés pour cinq ans.

Cette mécanique bien huilée masque un défi logistique : les 135 électeurs, dont certains octogénaires, doivent supporter jusqu’à quatre scrutins quotidiens dans la chapelle Sixtine non chauffée. Un effort physique considérable que le Vatican anticipe en prévoyant des infirmiers et des repas légers – les cardinaux ne quittent le conclave qu’après l’élection validée.

Article suivant Page 1/1