Les automobilistes français vont devoir surveiller un nouveau paramètre lors de leurs déplacements : le bruit de leur véhicule. Alors que les radars de vitesse font désormais partie du paysage routier, un nouveau dispositif baptisé « Hydre » s’apprête à faire son apparition sur les routes de l’Hexagone. Sa particularité ? Il ne flashe pas les excès de vitesse mais traque les véhicules trop bruyants.
Développé par Bruitparif, le centre d’évaluation technique de l’environnement sonore en Île-de-France, ce radar d’un nouveau genre vise à lutter contre les nuisances sonores qui empoisonnent la vie des riverains. Une initiative qui s’inscrit dans une démarche plus large de lutte contre la pollution sonore, devenue un véritable enjeu de santé publique dans les zones urbaines.
Une technologie de pointe pour traquer les décibels
Le radar Hydre est un concentré de technologies avancées. Équipé de deux modules acoustiques comportant chacun quatre microphones ultra-sensibles, il analyse 25 fois par seconde les niveaux sonores et la provenance des bruits. Le système est complété par une caméra grand-angle de 180° et deux caméras spécialisées dans la lecture automatique des plaques d’immatriculation, permettant d’identifier avec précision les véhicules en infraction.
Comment fonctionne la mesure sonore ?
Le radar calcule le niveau sonore d’un véhicule toutes les 40 millisecondes et le corrige automatiquement en fonction de la distance. La mesure est effectuée à une distance normalisée de 7,6 mètres du véhicule pour garantir des relevés équitables.
Des sanctions dissuasives pour les contrevenants
La limite sonore a été fixée à 85 décibels, un seuil qui ne devrait pas inquiéter les conducteurs de véhicules standards. En revanche, les propriétaires de véhicules modifiés, notamment ceux équipés de pots d’échappement non homologués, risquent d’être particulièrement concernés. Les contrevenants s’exposent à une contravention de 4e classe, soit une amende forfaitaire de 135 euros.
Un déploiement progressif et méthodique
Après une phase d’expérimentation concluante dans sept communes françaises entre janvier et octobre 2022, le dispositif entre dans une nouvelle phase. Les premiers radars homologués seront déployés dans la banlieue lyonnaise, avant une généralisation progressive à l’ensemble du territoire national.
Un succès qui dépasse les frontières
Le radar Hydre a déjà séduit plusieurs grandes métropoles européennes. Berlin, Genève, Bruxelles et Barcelone expérimentent actuellement ce dispositif français, témoignant de son efficacité et de sa fiabilité.
Des résultats prometteurs sur le terrain
Les premiers tests sont particulièrement encourageants. Le radar Hydre s’est montré capable de détecter les véhicules bruyants dans un rayon de 15 mètres, même dans des situations de trafic dense. Les statistiques révèlent qu’entre 10 et 44 véhicules par jour dépassent le seuil de détection de 83 décibels selon les sites d’expérimentation.
L’avenir de la lutte contre les nuisances sonores
Actuellement en cours d’homologation auprès du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), le radar Hydre représente une avancée majeure dans la lutte contre la pollution sonore. Une fois cette étape franchie, le dispositif pourra être déployé plus largement, marquant ainsi une nouvelle ère dans le contrôle des nuisances sonores sur les routes françaises.