L’enquête policière et les zones d’ombre
Le corps est transféré à l’Instituto de Medicina Legal de Malaga pour une autopsie déterminant les causes exactes du décès. Si les indices sur place – médicaments alignés, lit soigneusement fait – suggèrent une mort sans violence, les experts doivent « écarter tout scénario criminel », précise un procureur. Les résultats, attendus sous quarante-huit heures, confirmeront ou infirmeront l’hypothèse d’un décès naturel.
Malgré le statut de veuve de la défunte depuis quinze ans, aucune disparition n’a été signalée aux autorités. Les policiers s’interrogent : la quasi-centenaire avait-elle une famille éloignée ? Les registres locaux et les témoignages des voisins, peu bavards, sont en cours d’analyse. Une énigme subsiste : comment une résidente âgée a-t-elle pu être oubliée dans une ville de plus de 500 000 habitants ?
Malaga sous le choc : entre incrédulité et questions sociétales
« On habite à quelques mètres d’un cadavre depuis des années sans le savoir… C’est inimaginable », murmure un commerçant, résumant l’onde de stupeur traversant la ville. Les autorités locales reconnaissent des lacunes dans le suivi des personnes âgées isolées, promettant un renforcement des visites sociales. Le maire évoque même « un échec collectif », alors que des associations dénoncent l’individualisation croissante des sociétés urbaines.
Le débat sur l’isolement des seniors s’embrase sur les réseaux sociaux. Un projet de registre communal, lancé en 2020 pour recenser les personnes vulnérables, n’avait pas été utilisé dans ce cas. « On ne peut pas forcer les gens à s’inscrire », regrette une travailleuse sociale. Pendant ce temps, des habitants organisent des réunions de quartier, déterminés à rompre l’anonymat qui a permis ce drame. Un paradoxe dans une ville connue pour son ambiance festive et ses ruelles bondées de touristes.