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Une artiste poursuit Lyft pour discrimination après le refus d’un chauffeur

Quentin M.
4 Min de lecture

Une nouvelle affaire de discrimination secoue le secteur des VTC aux États-Unis. La rappeuse Dajua Blanding, connue sous le nom de Dank Demoss, engage des poursuites judiciaires contre Lyft après qu’un chauffeur lui a refusé une course à Detroit, prétextant un « manque d’espace » dans son véhicule. L’incident, survenu le 15 octobre 2023, a rapidement enflammé les réseaux sociaux suite à la publication d’une vidéo par l’artiste.

Cette affaire prend une dimension particulière dans le Michigan, seul État américain disposant d’une législation spécifique interdisant la discrimination basée sur le poids. La controverse met en lumière les pratiques discriminatoires persistantes dans le secteur des transports privés, malgré les politiques inclusives affichées par les grandes plateformes.

Une confrontation qui fait le buzz

La scène, capturée sur vidéo et partagée sur Instagram, montre un échange tendu entre l’artiste et le chauffeur. « Il n’y a pas assez de place, la voiture est trop petite », argue le conducteur, malgré l’insistance de Blanding affirmant pouvoir monter dans le véhicule. Face à la persistance de l’artiste, le chauffeur avance même l’argument surprenant de « pneus fatigués » pour justifier son refus.

L’incident a rapidement suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes dénoncent un cas flagrant de discrimination. La vidéo est devenue virale, forçant Lyft à réagir publiquement à la controverse.


Le Michigan, pionnier de la lutte contre la discrimination
La loi Elliot-Larsen sur les droits civils du Michigan est unique aux États-Unis car elle inclut explicitement le poids parmi les critères de discrimination interdits, aux côtés de la race, du sexe, de la religion et de l’orientation sexuelle.

Une bataille juridique qui s’annonce décisive

L’équipe juridique de Blanding, menée par l’avocat Jonathan Marko, met en avant le caractère discriminatoire de l’incident. « C’est comparable à un refus basé sur la couleur de peau ou la religion », souligne Marko, rappelant que la loi du Michigan est claire sur ce point.

La plainte déposée contre Lyft pourrait créer un précédent important dans le secteur des VTC. Les avocats de l’artiste s’appuient sur la législation progressiste du Michigan pour démontrer la violation des droits civiques de leur cliente.

Lyft dans la tourmente

Face à la controverse, Lyft a rapidement publié un communiqué officiel condamnant « toutes les formes de discrimination ». L’entreprise rappelle que ses directives communautaires interdisent explicitement le harcèlement et la discrimination, affirmant son engagement pour une communauté inclusive.

La réponse de l’entreprise s’inscrit dans un contexte plus large de transformation du cadre légal au Michigan. La récente signature par la gouverneure Whitmer d’une loi renforçant les protections contre les discriminations place les entreprises de transport face à leurs responsabilités.


Les enjeux pour les plateformes VTC
Les entreprises comme Lyft et Uber font régulièrement face à des accusations de discrimination. Ces incidents soulèvent des questions sur l’efficacité des formations des chauffeurs et des politiques anti-discrimination mises en place par ces plateformes.

Un combat qui dépasse le cas individuel

Cette affaire devient un symbole de la lutte contre les discriminations dans les services de transport. Pour Dajua Blanding, l’enjeu dépasse sa situation personnelle : il s’agit de faire évoluer les pratiques d’une industrie entière.

L’incident survient alors que le Michigan renforce son arsenal législatif contre les discriminations, notamment avec l’extension récente des protections LGBTQ dans la loi sur les droits civils. Cette convergence entre l’affaire Blanding et l’évolution du cadre légal pourrait accélérer les changements dans les politiques des entreprises de VTC.