Un cri perçant à 15h45, une fillette de 10 ans découvre l’impensable dans l’appartement familial. Alors que le mari évoque un cambriolage tragique, les enquêteurs relèvent une contradiction troublante sur les lieux du drame. Comment concilier la version paternelle avec l’absence de désordre et ces coups de couteau à la gorge ? L’autopsie de Rim, infirmière de 42 ans mère de trois enfants, pourrait lever un voile sur cette affaire aux zones d’ombre persistantes.
La macabre découverte d’une fillette de 10 ans
Le 13 mars sonne le début d’un cauchemar familial avenue du Béarn à Maurepas. De retour de promenade vers 18h, un père et sa fille de 10 ans trouvent le corps de Rim, infirmière de 42 ans, dans leur appartement. L’enfant découvre sa mère « dans une mare de sang », selon les termes d’une source policière relayés par Le Parisien.
Le mari alerte immédiatement les secours, qui interviennent en quelques minutes. Sur place, les policiers constatent plusieurs coups de couteau à la gorge de la victime. Le conjoint évoque d’emblée « un cambriolage qui aurait mal tourné », s’appuyant sur le témoignage de voisins ayant remarqué la porte ouverte à 15h45.
Pourtant, un premier élément vient contredire cette thèse : aucune trace d’effraction n’est relevée sur les lieux. Les enquêteurs notent aussi l’absence de désordre inhabituel dans le logement, alors que le scénario d’un vol violent impliquerait normalement des signes de lutte. Ces contradictions jetteront les bases d’une enquête minutieuse.
Le cri mystérieux et le témoignage troublant de la voisine
Vers 15h45, alors qu’elle télétravaille sur son balcon, Martine* entend « un grand cri, puis plus rien ». La voisine, dont le prénom a été modifié, avoue « ne cesser de ressasser cette histoire » dans son témoignage au Parisien. Ce cri assourdissant restera sans suite pendant près de trois heures.
Ce n’est qu’au retour des secours vers 18h que la quadragénaire réalise l’ampleur du drame. « Je me suis dit qu’il s’était passé quelque chose de bizarre », confie-t-elle en observant les policiers fouiller l’appartement avec des lampes torches. Les recherches s’étendent à l’aire de jeux et aux buissons voisins avant la macabre découverte finale.
Le décalage temporel entre le cri et l’arrivée des forces de l’ordre interroge les enquêteurs. Aucune alerte n’avait été donnée avant le retour de la famille, alors que la victime était censée se reposer seule à domicile. Cet élément viendra nourrir les hypothèses sur l’heure exacte du drame.
Le profil de la victime et les zones d’ombre
Rim, infirmière de nuit de 42 ans, laisse derrière elle trois enfants : un adolescent de 16 ans et deux filles de 14 et 10 ans. Son emploi du temps expliquerait pourquoi le mari était parti se promener avec les enfants ce jour-là, « pour la laisser se reposer » selon la brigade criminelle de Versailles.
Les voisins décrivent pourtant un couple « très fusionnel », ce qui rend le crime d’autant plus incompréhensible. Le contraste entre cette image familiale et la violence des faits – « lardée de plusieurs coups de couteau à la gorge » selon une source policière – crée un malaise dans la résidence.
Le corps est transféré à l’Institut médico-légal de Garches pour une autopsie déterminante. Les experts devront notamment préciser l’heure exacte du décès, élément crucial face au décalage entre le cri entendu à 15h45 et la découverte du corps vers 18h. Cette analyse pourrait lever le voile sur les trois heures manquantes au puzzle policier.
L’enquête policière face aux contradictions du scénario
La thèse du cambriolage avancée par le mari se heurte à un obstacle de taille : « les lieux n’étaient pas particulièrement en désordre » et surtout aucune trace d’effraction n’a été constatée, comme le confirme à deux reprises une source policière. Ces éléments rendent peu crédible l’hypothèse d’un intrus extérieur à la famille.
Les enquêteurs multiplient les interrogatoires du voisinage dès le lendemain matin, cherchant à savoir si Rim connaissait son agresseur. L’absence de lutte et la précision des coups portés à la gorge orientent vers un geste ciblé et méthodique, peu compatible avec un vol improvisé.
L’affaire repose désormais sur l’autopsie et l’analyse du délai entre le cri entendu à 15h45 et la découverte du corps. Les autorités gardent ouvertes toutes les pistes, y compris celle d’un drame familial. « Déterminer le lien entre victime et agresseur(s) » reste l’objectif central de la brigade criminelle de Versailles.