Un scandale secoue l’Iran, mettant en lumière une pratique controversée qui persiste malgré les critiques internationales. Une fillette de 9 ans aurait été mariée à un homme de 28 ans, provoquant l’indignation des défenseurs des droits de l’enfant et des militants pour l’égalité des sexes. Cette union, qui défie les normes éthiques et légales, soulève de nombreuses questions sur la protection des mineurs et l’application des lois en Iran.
L’affaire a éclaté lorsque la militante des droits des femmes iraniennes, Masih Alinejad, a partagé sur Twitter des images de ce mariage controversé. Elle a souligné l’ironie cruelle de la situation : selon la loi islamique, une fille de 13 ans peut être forcée à se marier, mais n’a pas le droit de choisir ses propres vêtements. Cette révélation a rapidement attiré l’attention des médias internationaux et des autorités iraniennes, déclenchant une série d’actions visant à annuler cette union illégale.
Une justice en quête de vérité
Face à l’ampleur de la polémique, les autorités iraniennes ont pris des mesures rapides. Elles ont demandé à un tribunal islamique d’annuler le mariage entre l’homme de 28 ans et la fillette de 9 ans. Cette information, relayée par le journaliste Babak Taghvaee sur Twitter, marque une étape importante dans la gestion de cette affaire sensible.
L’enquête sur le marié soulève de nombreuses questions. Si les médias d’État ont confirmé l’âge de la fillette, celui du marié reste sujet à débat. Certains médias espagnols avancent qu’il aurait 22 ans, tandis que d’autres sources internationales maintiennent qu’il a bien 28 ans et aurait menti sur son âge. Un élément troublant émerge : le marié appartiendrait à une milice faisant partie du Corps des gardiens de la révolution islamique, la plus grande organisation militaire d’Iran.
La justice en marche
Les autorités judiciaires iraniennes ont décidé d’agir rapidement. Les parents de la jeune fille ainsi que l’ecclésiastique chiite qui a arrangé le mariage ont été convoqués au tribunal. Ils devront répondre de leurs actes devant la justice, la fillette étant manifestement plus jeune que l’âge légal requis pour le mariage en Iran.
Face à ces accusations, l’homme mis en cause a tenté de se défendre en affirmant qu’il ne s’agissait que d’un mariage « temporaire ». Cette pratique, bien que controversée, existe dans certaines interprétations de la loi islamique. Cependant, elle ne semble pas suffisante pour justifier l’union avec une enfant de 9 ans, bien en dessous de l’âge légal de 13 ans pour les filles en Iran.
Un phénomène alarmant
Cette affaire met en lumière un problème plus large en Iran : le mariage des mineures. Selon les chiffres publiés par le Centre national des statistiques d’Iran, au printemps 2020, 7 323 mariages de filles âgées de 10 à 14 ans ont été enregistrés. L’été de la même année, ce chiffre est monté à 9 058. Ces statistiques alarmantes révèlent l’ampleur du phénomène et la nécessité d’une action urgente pour protéger les jeunes filles.
Bien que la loi iranienne exige des papiers d’identité valides pour établir un acte de mariage, la réalité est souvent bien différente. Des dérogations sont possibles avec le consentement du père et l’accord d’un juge religieux local, ouvrant la porte à des abus. Cette flexibilité dans l’application de la loi soulève des questions sur la protection effective des droits des enfants en Iran et la nécessité de réformes profondes pour mettre fin à ces pratiques préjudiciables.