Une future mère de 7 mois abattue, deux suspects déférés

Julie K.
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Le 22 février 2024, une tragédie bouleversante s’est produite à Chênex, en Haute-Savoie. Angela Rostas, une mère de famille rom enceinte de 7 mois, a été tuée d’un coup de fusil devant son mobil-home. Un acte d’une violence inouïe qui a choqué la communauté locale et soulevé des questions profondes sur les préjugés et la discrimination envers les populations marginalisées.

Deux hommes originaires du village voisin ont été arrêtés et mis en examen pour « meurtre et tentative de meurtre commis en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ». Un crime odieux motivé par la haine et l’intolérance, une blessure profonde infligée à l’humanité tout entière.

Des aveux troublants

Le premier homme, âgé de 26 ans, a avoué avoir tiré, mais affirme qu’il ne visait pas délibérément la femme enceinte. Une déclaration qui soulève plus de questions que de réponses, laissant planer un doute insoutenable sur les motivations réelles de cet acte barbare.

Le second homme, âgé de 30 ans, aurait déposé le tireur sur les lieux du crime, devenant ainsi complice de cet acte abject. Selon l’enquête, Angela ne connaissait pas les deux hommes, qui auraient agi dans une forme d’expédition punitive contre des gens du voyage, une communauté trop souvent victime de discrimination et de violence.

Une voix s’élève contre l’antitsiganisme

Une de ses amies a déclaré avec émotion : « Pour nous, elle n’était pas une Rom, elle était Angela. » Un témoignage poignant qui souligne l’absurdité de la haine et de la violence envers une personne innocente, jugée uniquement sur la base de son appartenance ethnique.

William Acker, spécialiste de la communauté rom, a réagi avec force en écrivant : « Que le visage d’Angela Rostas soit un électrochoc pour nous tous. Depuis plusieurs siècles, l’antitsiganisme prospère et s’exprime avec décomplexion dans toutes les strates de notre société. » Un appel à l’action contre les préjugés et la discrimination qui gangrènent encore trop souvent notre société.

Une vie discrète et digne

Tous les jours, Angela traversait la frontière pour rejoindre la Suisse, où elle faisait la quête. Les passants la décrivaient comme une femme discrète, gentille et souriante, une mère de famille travailleuse et dévouée, cherchant simplement à subvenir aux besoins de sa famille.

Depuis le drame, ses filles ont rejoint la Roumanie, où Angela est enterrée. Une perte déchirante pour cette famille déjà fragilisée, contrainte de dire adieu à une mère aimante dans des circonstances atroces.

Un appel à l’unité et à la compassion

Cet acte tragique nous rappelle avec force l’importance de lutter contre les préjugés et la discrimination sous toutes leurs formes. Angela Rostas n’était pas seulement une Rom, elle était une personne, une mère, une fille, une amie. Son meurtre est une blessure ouverte pour l’humanité tout entière, un rappel brutal de la nécessité de cultiver l’empathie, la compassion et le respect mutuel.

Ensemble, nous devons élever nos voix contre l’intolérance et la violence, et construire une société plus juste et plus inclusive, où chaque individu est traité avec dignité et respect, indépendamment de son origine ethnique, de sa religion ou de son statut social.