Un coup de projecteur inattendu vient d’être braqué sur l’un des westerns les plus marquants de la dernière décennie. Dix ans après avoir permis à Leonardo DiCaprio de décrocher son Oscar, The Revenant se retrouve au cœur de l’actualité grâce à un lien surprenant avec la série phénomène de Netflix, « À l’aube de l’Amérique ».
Cette connexion improbable s’articule autour d’un personnage historique fascinant : Jim Bridger, figure légendaire de l’Ouest américain. Si ce nom résonne aujourd’hui dans les deux productions, c’est grâce au talent d’un même scénariste qui a su tisser un fil narratif à travers le temps.
The Revenant : une empreinte indélébile dans l’histoire du cinéma
En 2015, Alejandro Gonzalez Inarritu livrait un western crépusculaire d’une rare intensité, porté par l’interprétation magistrale de Leonardo DiCaprio dans le rôle de Hugh Glass. Le film, inspiré d’une histoire vraie, relatait la survie miraculeuse d’un trappeur suite à l’attaque d’un grizzli. Aux côtés de DiCaprio, Will Poulter incarnait un jeune Jim Bridger, membre de l’expédition et figure de droiture face à la violence de John Fitzgerald, interprété par Tom Hardy.
Le personnage de Bridger, bien que secondaire dans The Revenant, posait déjà les bases d’un portrait nuancé d’un homme confronté aux choix moraux dans un environnement hostile. Sa présence, empreinte de naïveté mais aussi d’humanité, contrastait avec la brutalité ambiante du récit.
Qui était le véritable Hugh Glass ?
Trappeur et explorateur américain du début du XIXe siècle, Hugh Glass est devenu une légende après avoir survécu à l’attaque d’une ourse grizzly en 1823. Laissé pour mort par ses compagnons, il a rampé sur près de 320 kilomètres pour rejoindre la civilisation, motivé par sa soif de vengeance.
À l’aube de l’Amérique : quand l’Histoire resurgit sur Netflix
La série Netflix qui domine actuellement les classements mondiaux propose une nouvelle incarnation de Jim Bridger, cette fois sous les traits de Shea Whigham. L’action se déroule cinquante ans après les événements de The Revenant, présentant un Bridger plus mature, devenu une figure incontournable de l’Ouest américain.
Le Fort Bridger, reconstitué pour les besoins du tournage, témoigne de l’évolution du personnage et de son impact sur l’histoire américaine. Véritable microcosme de la vie frontalière, cet avant-poste historique abritait commerces, services médicaux et installations caractéristiques de l’époque.
L’architecte derrière la connexion inattendue
Mark L. Smith, scénariste des deux œuvres, révèle avoir développé une fascination pour Jim Bridger lors de l’écriture de The Revenant. Cette passion l’a conduit à concevoir dès 2016 un projet de série centré sur le personnage, qui n’a finalement vu le jour qu’une décennie plus tard sur Netflix.
L’héritage du Fort Bridger aujourd’hui
Le site historique du Fort Bridger continue d’attirer historiens et passionnés. Il accueille notamment le rendez-vous annuel de Rocky Mountain, une célébration du commerce des fourrures du XIXe siècle qui perpétue la mémoire de cette époque charnière de l’histoire américaine.
Un pont entre deux époques
La présence de Jim Bridger dans ces deux productions crée une continuité narrative inattendue, renforcée par les similitudes esthétiques et le réalisme brutal qui les caractérisent. Bien que non officiellement liées, ces œuvres se répondent et s’enrichissent mutuellement, offrant deux perspectives complémentaires sur une figure majeure de la conquête de l’Ouest.
La série « À l’aube de l’Amérique » apporte ainsi un éclairage nouveau sur un personnage entrevu dans The Revenant, tout en s’inscrivant dans la lignée d’un cinéma exigeant et authentique. Cette connexion inattendue témoigne de la richesse narrative que peut offrir l’histoire américaine, même dix ans après.