Récemment, l’activité solaire a connu une forte agitation. L’étoile entre dans un pic d’activité, engendrant une augmentation des tempêtes solaires. Si ces phénomènes doivent se répéter tout au long de l’année, la sonde Solar Orbiter a d’ores et déjà réussi à glaner de précieuses informations.
Pour la première fois, il a été possible de retracer le mouvement d’un vent solaire jusqu’à son point de départ à la surface du Soleil, indique Space.com.
« Il s’agissait d’un objectif clé de la mission, qui nous permet d’étudier l’origine du vent solaire avec une précision sans précédent », explique Daniel Müller, le responsable scientifique du projet Solar Orbiter de l’Agence spatiale européenne (ESA) dans un communiqué. Cette découverte revêt un enjeu crucial quant à l’étude des vents solaires, des éjections de particules depuis l’atmosphère haute de l’astre. Ils peuvent perturber le champ magnétique de la Terre, notamment en provoquant des coupures de courant ou mettre certains objets électroniques hors service, tels que les systèmes GPS.
Avec le projet Solar Orbiter, les scientifiques de l’ESA souhaitent mieux identifier les éléments qui permettraient de prévoir les vents solaires.
Selon leurs théories, les flux de rejets de particules disposeraient d’identifiants uniques en fonction de la région du Soleil d’où ils proviennent. Pour les aider dans leurs recherches, le Solar Orbiter est équipé d’instruments de télédétection, pour observer le Soleil en temps réel, mais aussi de dix capteurs placés autour de la sonde. Il est ainsi possible de voir le début d’une activité solaire et d’en analyser les perturbations lorsque le vent solaire frappe la sonde, placée à une trentaine de millions de kilomètres de l’étoile.
Lors de son voyage jusqu’au Soleil, la sonde Solar Orbiter est passée par l’atmosphère de Mercure en mars 2022.
Les relevés qu’elle y a réalisés ont permis de cataloguer différents types de vent solaire. Celui dont la sonde a remonté la source est un vent solaire lent, qui se déplace à 500 mètres par seconde. « Nous avons constaté une grande complexité que nous avons pu relier aux régions sources », détaille l’auteure principale de l’étude, Stephanie Yardley, professeure assistante à l’université de Northumbria, au Royaume-Uni.
Les images de la surface du Soleil prises par la sonde ont aidé les scientifiques à repérer une région du Soleil de laquelle proviennent des courants de vent lents.
Solar Orbiter y a distingué deux types de lignes de champ magnétique : l’une ouverte (une seule attache au Soleil), l’autre fermée (deux attaches au Soleil formant une sorte d’arc). Ces observations vont dans le sens des théories des chercheurs. Ils estiment que les vents lents s’échappent du Soleil lorsque les lignes de champ magnétique fermées se délient et se rattachent à l’étoile. Dans leurs raisonnements, c’est ce changement de statut qui alimenterait les courants de vents solaires.
L’étude des phénomènes à l’origine de ces courants doit permettre de mieux détecter les tempêtes solaires.
Il serait ainsi possible d’anticiper avec une plus grande précision les effets répercutés sur la Terre.