Vincent Lindon évoque sa réticence au théâtre, liée à ses habitudes personnelles

Camille C.
4 Min de lecture

Dans le paysage cinématographique français, Vincent Lindon se démarque comme une figure emblématique, reconnu pour ses performances intenses et sa capacité à incarner des personnages complexes. Pourtant, derrière cette carrière brillante, marquée par des succès comme Titane et La Loi du marché, se cache un homme aux habitudes bien ancrées qui influencent directement ses choix professionnels.

Lors d’une soirée spéciale diffusée sur Arte le 5 février 2025, l’acteur s’est livré avec une franchise désarmante sur un aspect méconnu de sa personnalité : sa relation particulière avec le temps et les rituels quotidiens. Cette confidence inattendue révèle comment ses habitudes personnelles ont façonné sa trajectoire artistique, notamment sa distance avec les planches du théâtre.

De l’aide-costumier aux sommets du cinéma français

Fils d’un industriel et neveu du fondateur des Éditions de Minuit, Vincent Lindon a tracé son propre chemin dans l’industrie du cinéma. Débutant comme aide-costumier sur « Mon oncle d’Amérique », il s’est progressivement imposé comme un acteur incontournable du cinéma français, multipliant les rôles marquants depuis les années 80.

Sa filmographie impressionnante témoigne d’une évolution constante, passant des seconds rôles dans des films cultes comme « 37°2 le matin » aux premiers rôles qui lui ont valu les plus grandes distinctions du cinéma français. Cette ascension remarquable n’a pourtant pas altéré son authenticité ni ses principes de vie.


Le parcours atypique de Vincent Lindon
Avant de devenir acteur, Vincent Lindon a exercé le métier de journaliste au quotidien « Le Matin ». C’est au Cours Florent, sous la tutelle de Francis Huster, qu’il découvre sa véritable vocation d’acteur.

L’apéritif : plus qu’une tradition, une philosophie de vie

Pour Vincent Lindon, la période entre 19 heures et 21 heures représente un moment sacré, celui de l’apéritif. « Mon moment préféré au monde« , confie-t-il aux colonnes de Télé Loisirs, soulignant l’importance de ce rituel quotidien qui transcende la simple tradition sociale pour devenir un véritable art de vivre.

Cette habitude, ancrée dans son quotidien, influence directement ses choix professionnels, notamment sa réticence à monter sur les planches. Avec humour, il déclare : « Si, demain, le ministre de la Culture dit que, désormais, le théâtre, c’est de 10 heures à midi, alors j’irai peut-être jouer Le Misanthrope! »

Les paradoxes d’un artiste authentique

Malgré sa carrière exceptionnelle, Vincent Lindon cultive une vulnérabilité touchante. Il évoque sans détour ses craintes persistantes face aux tournages, confiant que l’expérience n’atténue pas ces appréhensions : « C’est comme dans la vie : en vieillissant, on a de plus en plus peur parce qu’on apprend plus de drames« .

L’acteur révèle également sa sensibilité dans ses relations avec les équipes de tournage. Il compare les liens créés sur les plateaux à des relations familiales : « Le metteur en scène, c’est ma mère, mon père, ma sœur, mon frère… Les liens m’effraient. Je m’attache« . Cette proximité émotionnelle, bien que parfois difficile à gérer, nourrit indéniablement la profondeur de son jeu d’acteur.


Les succès majeurs de Vincent Lindon
Parmi ses plus grandes réussites figurent « La Loi du marché » qui lui a valu le Prix d’interprétation masculine à Cannes en 2015, et « Titane », Palme d’Or 2021, confirmant sa capacité à se réinventer continuellement.