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Virements bloqués jusqu’à mardi : Ce système qui régit tout depuis 2008…

Julie K.
5 Min de lecture

Un mystère bancaire récurrent échappe chaque année à des millions de Français. Depuis jeudi 18h, les transferts entre banques sont à l’arrêt jusqu’à mardi, selon un calendrier figé depuis 17 ans. Derrière cette suspension technique se cache un système invisible qui régule nos comptes… et a déjà provoqué d’étranges retards de salaires par le passé. Pourquoi cette année est-elle différente ?

La coupure annuelle qui intrigue les Français

Depuis ce jeudi 18h, les virements entre banques différentes sont suspendus jusqu’au mardi 22 avril à 2h30. Une interruption programmée chaque année pendant le week-end de Pâques, mais dont l’origine reste mystérieuse pour de nombreux usagers.

La Banque de France confirme : « La fermeture de Target 2 pendant quatre jours […] est bien prévue dans le calendrier annuel […] depuis 2008 ». Ce système méconnu, au cœur des transferts bancaires européens, impose cette pause technique inchangée depuis 17 ans.

Pourtant, l’annonce surprend toujours une partie des clients. Entre jeudi soir et mardi matin, impossible d’effectuer des transactions interbancaires classiques. Un blocage volontaire et non technique, précise l’institution, lié au calendrier fixe des fermetures du système Target 2.

Target 2 : L’invisible machinerie des transferts européens

Au cœur du système bancaire européen bat un dispositif méconnu : Target 2. Cette infrastructure gère depuis 2008 tous les flux financiers entre les banques de la zone euro. Ouvert en continu, il ne s’arrête que six jours par an : 1er janvier, Vendredi saint, lundi de Pâques, 1er mai, et les 25-26 décembre.

Ces dates figées correspondent à des « fermetures prévues dans le calendrier annuel », comme le rappelle la Banque de France. Une logique immuable qui explique la suspension actuelle : Target 2 reste éteint du jeudi 18h au mardi 2h30, englobant tout le week-end pascal.

Pourtant, ce rouage essentiel reste une boîte noire pour les particuliers. Alors que 360 millions d’Européens utilisent quotidiennement ses services, seuls les initiés connaissent son rôle dans l’acheminement invisible de l’argent entre les comptes.

Ce qui reste possible pendant la suspension

Contrairement aux apparences, certains services bancaires échappent à la suspension. Les virements instantanés et les transferts internes (au sein d’une même banque) restent actifs pendant toute la durée du blocage. La Fédération bancaire française le confirme : « Les services de virement instantané restent opérationnels ».

Les applications mobiles permettent également de maintenir un contrôle total sur ses comptes. La Banque Postale précise que ses clients peuvent « piloter en temps réel leur carte bancaire avec leur smartphone », y compris pendant l’arrêt des virements interbancaires. Une continuité de service qui atténue les effets de cette coupure technique programmée.

2025 vs 2024 : Pourquoi aucun retard de salaire n’est à craindre

La suspension des virements interbancaires avait créé des retards de salaires en 2024, lorsque Pâques tombait en fin de mois. Mais cette année, le calendrier joue en faveur des usagers : la coupure intervient entre le 18 et le 22 avril, bien avant les dates habituelles de versement des rémunérations.

Contrairement à l’an dernier où le blocage coïncidait avec la période critique des paiements de fin de mois, le timing 2025 évite cet écueil. Aucun retard n’est donc signalé à ce jour, selon les observateurs bancaires. Une situation qui démontre l’impact méconnu du calendrier mobile des fêtes religieuses sur notre vie financière quotidienne.