Le gouvernement espagnol fait volte-face. Un contrat d’armement de 6,8 millions d’euros avec une entreprise israélienne vient d’être annulé par Madrid, après avoir provoqué d’intenses débats au sein de la coalition gouvernementale. Ce revirement s’inscrit dans la position diplomatique affirmée de l’Espagne, qui a reconnu l’État palestinien en mai dernier. Que révèle cette décision sur les tensions croissantes entre Madrid et Tel-Aviv depuis le début du conflit à Gaza?
L’Espagne marque un nouveau point dans sa politique étrangère axée sur le soutien à la cause palestinienne. Le gouvernement espagnol a pris la décision, ce jeudi, d’annuler un contrat d’armement d’une valeur de **6,8 millions d’euros** avec une entreprise israélienne. Cette annulation intervient après que le contrat a suscité de vives tensions au sein de la coalition de gauche au pouvoir, mettant en lumière les divergences et les engagements profonds qui animent l’exécutif.
Ce marché, attribué en octobre dernier par le ministère de l’Intérieur, prévoyait l’achat de munitions de calibre 9 mm auprès de la société israélienne « Guardian Defense and Homeland Security S.A. ». Ces munitions étaient destinées à équiper diverses unités de la Garde civile. Cependant, l’existence même de ce contrat entrait en contradiction directe avec la position affichée par Madrid de ne conclure aucun accord d’armement, qu’il s’agisse d’achat ou de vente, avec Israël.
Cette décision n’est pas anodine et s’inscrit dans une démarche politique plus large. Elle révèle les motivations qui guident la politique extérieure actuelle de l’Espagne.
L’annulation par l’Espagne du contrat d’armement de 6,8 millions d’euros avec l’entreprise israélienne Guardian Defense and Homeland Security S.A. ne relève pas d’une simple décision administrative ou technique. Elle s’inscrit au contraire dans une stratégie politique et diplomatique délibérée, façonnée par les engagements idéologiques du gouvernement espagnol et les tensions régionales actuelles.
Au cœur de cette décision se trouve l’engagement fort de la coalition au pouvoir. Le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez, tout comme son allié de gauche radicale Sumar, se sont positionnés de manière claire et constante en faveur de la cause palestinienne. Selon une source gouvernementale citée par l’article, ils sont « **fermement engagés avec la cause palestinienne** ». Cet engagement s’est traduit concrètement en mai dernier par la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par l’Espagne, une initiative qui a marqué les esprits et qui fait désormais de ce soutien l’un des axes majeurs de sa politique étrangère.
Cette posture pro-palestinienne a inévitablement tendu les relations bilatérales avec Israël. Les liens entre le gouvernement espagnol et celui de Benjamin Netanyahu sont décrits sans détour comme « exécrables ». Face à cette situation et en totale cohérence avec ses principes, Madrid a adopté une position ferme concernant les échanges militaires avec les entreprises israéliennes. Les sources gouvernementales l’affirment sans ambiguïté, établissant une règle claire : « **Depuis le 7 octobre 2023, l’Espagne n’achète ni ne vend d’armement aux entreprises israéliennes et ne le fera pas non plus à l’avenir** ». Cette date précise marque un tournant, liant directement la politique d’armement espagnole au déclenchement des hostilités actuelles dans la région.
Le contexte du conflit israélo-palestinien a donc un impact direct et profond sur les choix nationaux de l’Espagne. L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a causé la mort de 1 218 personnes côté israélien (majoritairement des civils), a été suivie de représailles militaires israéliennes d’une grande ampleur dans la bande de Gaza. Ces opérations ont entraîné, selon le ministère de la Santé du Hamas, la mort de plus de 51 000 Palestiniens, dont une majorité de civils. C’est dans ce climat particulièrement tendu et meurtrier que l’Espagne a choisi de réaffirmer et de concrétiser son soutien à la Palestine par des actes forts, comme l’annulation de ce contrat d’armement, soulignant l’influence du contexte international sur ses décisions.
Cette annulation, motivée par des considérations politiques et un contexte international brûlant, illustre la complexité des relations diplomatiques dans la région et la manière dont les principes idéologiques peuvent se traduire en décisions concrètes, un aspect que nous allons explorer plus en détail.
Le contexte diplomatique entre Madrid et Tel-Aviv est un élément central pour comprendre l’annulation de ce contrat. Les relations entre le gouvernement espagnol et celui dirigé par Benjamin Netanyahu sont décrites dans la source comme « exécrables ». Cette tension bilatérale crée un environnement où les décisions politiques et commerciales sont scrutées à l’aune de ces rapports délicats et influencent directement les orientations stratégiques de l’Espagne.
Cette situation a conduit l’Espagne à adopter une position ferme concernant le commerce d’armement avec Israël. Une source gouvernementale a ainsi précisé que, « Depuis le 7 octobre 2023, l’Espagne n’achète ni ne vend d’armement aux entreprises israéliennes et ne le fera pas non plus à l’avenir ». L’attribution initiale du contrat à Guardian Defense and Homeland Security S.A. contredisait donc ouvertement cet engagement pris par Madrid dans la foulée des événements survenus à cette date.
Cette politique restrictive sur les armes est une conséquence directe de l’impact profond du conflit israélo-palestinien sur les choix diplomatiques de l’Espagne.
La décision espagnole d’annuler un contrat d’armement s’inscrit directement dans le contexte plus large et tragique du conflit israélo-palestinien, dont les développements récents ont eu une influence marquée sur la politique étrangère de Madrid. Les événements survenus depuis l’automne 2023 ont particulièrement accentué la position du gouvernement espagnol.
Le **7 octobre 2023** marque un tournant avec l’attaque menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas en territoire israélien. Cet assaut a entraîné la mort de 1 218 personnes côté israélien, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont une large majorité de civils. En réaction, Israël a lancé des représailles militaires d’envergure dans la bande de Gaza, un territoire densément peuplé. Ces opérations ont conduit à un bilan humain très lourd, avec plus de **51 000 morts palestiniens** à ce jour, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, qui ne précise pas la proportion de combattants dans ce total.
Cette escalade de violence et le lourd bilan civil à Gaza ont fortement influencé la posture internationale de l’Espagne. Le gouvernement, déjà engagé en faveur de la cause palestinienne et ayant reconnu l’État de Palestine en mai, a renforcé sa position. C’est dans ce climat tendu que Madrid a affirmé un engagement clair : « Depuis le 7 octobre 2023, l’Espagne n’achète ni ne vend d’armement aux entreprises israéliennes et ne le fera pas non plus à l’avenir ». L’annulation du contrat de 6,8 millions d’euros pour des munitions, bien que signé antérieurement, apparaît ainsi comme une conséquence directe de cette politique de *fermeté* adoptée face aux événements en cours.
Cette décision, prise dans un contexte international chargé, souligne comment les dynamiques d’un conflit lointain peuvent directement impacter les choix nationaux en matière de défense et de diplomatie.