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Xavier Cachard, l’ex-élu de Marseille condamné : la décision fatale qu’il a prise avant l’effondrement de la rue d’Aubagne

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L’Expert Et L’Élu : Négligence Et Absence De Politique Publique

À la suite des condamnations des copropriétaires, le tribunal s’est penché sur le rôle de l’architecte-expert Richard Carta et de l’élu municipal Julien Ruas, dont les manquements ont également pesé lourd dans le déroulement du drame.

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Richard Carta, chargé d’inspecter l’immeuble quelques jours seulement avant son effondrement, a effectué une visite expéditive, d’une durée de quelques secondes, le 5 novembre 2018. Cette inspection bâclée a conduit à une décision lourde de conséquences : autoriser la réintégration immédiate des habitants malgré des signes manifestes de danger. Le président Pascal Gand a qualifié cette attitude de « série de négligences et d’imprudences », soulignant ainsi la « faute caractérisée » de l’expert. Cette insuffisance professionnelle a directement contribué à maintenir les occupants dans un bâtiment insalubre et fragile, aggravant le risque fatal.

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Parallèlement, l’attitude de Julien Ruas, élu municipal en charge du logement insalubre à Marseille à l’époque, a été jugée tout aussi problématique. Le tribunal a relevé une « absence de stratégie politique visant à diligenter des procédures de péril ». En d’autres termes, l’élu a manqué à son devoir d’anticipation et d’action face à l’ampleur des dangers liés à l’habitat dégradé dans la ville. Le président Gand a souligné que Julien Ruas avait « ignoré les enjeux en matière d’habitat dégradé marseillais », ce qui, dans un contexte où environ 200 signalements d’immeubles en péril sont recensés chaque mois à Marseille, prend une dimension particulièrement inquiétante.

Cette inaction politique, conjuguée à la négligence technique de l’expert, illustre une défaillance systémique qui dépasse les responsabilités individuelles. Elle met en lumière les limites des dispositifs de contrôle et de prévention dans un contexte urbain marqué par un parc immobilier ancien et souvent mal entretenu. Le sursis prononcé à l’encontre de ces deux protagonistes, bien que moins sévère que les peines de prison ferme infligées aux copropriétaires, traduit une reconnaissance judiciaire de la gravité de leurs manquements.

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En définitive, ces verdicts révèlent une double carence : d’une part, un défaut d’expertise rigoureuse dans l’évaluation de la sécurité des immeubles ; d’autre part, une absence de politique publique efficace face à l’habitat insalubre. Ces constats soulignent la nécessité d’une vigilance accrue et d’une meilleure coordination entre les acteurs techniques et politiques pour prévenir de tels drames.

Ce constat invite à s’interroger sur les mécanismes qui permettront de renforcer la sécurité des logements et d’éviter que les alertes répétées ne restent lettre morte dans une ville où les enjeux d’habitat dégradé demeurent criants.

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Après Le Drame, Les Appels À Une Mobilisation Accrue

Dans la foulée des condamnations, la tension palpable dans la salle d’audience s’est prolongée à l’extérieur, où proches des victimes et militants se sont rassemblés pour exprimer leur détermination à ne pas laisser ce drame sombrer dans l’oubli. Ce rassemblement a incarné une volonté collective forte : que la mémoire des huit personnes décédées rue d’Aubagne serve de levier pour une mobilisation accrue contre les logements indignes.

Anissa, représentante de l’assemblée des délogés, a résumé ce sentiment avec force : « La peur doit changer de camp au niveau du logement aujourd’hui ». Cette phrase résonne comme un appel à inverser la dynamique d’inaction et d’impunité qui a trop longtemps prévalu. Elle rappelle aussi que, malgré la gravité du drame, les signalements d’immeubles en péril restent nombreux, avec environ 200 cas recensés chaque mois à Marseille. Une réalité qui souligne l’urgence d’une réponse coordonnée et efficace.

Parallèlement, la justice a sanctionné le cabinet Liautard, syndic du 65 rue d’Aubagne, responsable de la gestion de l’immeuble. Condamné à une amende de 100 000 euros, ce cabinet symbolise les failles administratives et la responsabilité institutionnelle dans la gestion des copropriétés en difficulté. Jean-François Valentin, ancien gestionnaire du cabinet, a lui écopé de trois ans de prison avec sursis et d’une amende de 8 000 euros, soulignant la gravité des manquements dans la gestion quotidienne des immeubles.

Ces condamnations illustrent que la responsabilité ne se limite pas aux seuls propriétaires ou aux décideurs politiques, mais s’étend aux acteurs institutionnels chargés de veiller au bon entretien et à la sécurité des bâtiments. Elles traduisent une reconnaissance judiciaire que la négligence administrative a contribué à nourrir un contexte propice aux tragédies.

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Cet engagement citoyen et ce rappel judiciaire convergent vers une même exigence : que les mécanismes de prévention et de contrôle soient renforcés, et que la vigilance collective s’exerce sans relâche. La rue d’Aubagne demeure un symbole douloureux, mais aussi un point de départ pour repenser la gestion de l’habitat dégradé à Marseille.

La question demeure : comment transformer cette prise de conscience en actions concrètes et durables, afin que les alertes ne restent plus jamais sans suite et que la sécurité des habitants soit enfin garantie ?

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