Première femme à présider l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet dévoile aujourd’hui un chapitre bouleversant de son intimité. Dans ses mémoires À ma place, la politicienne lève le voile sur son combat contre le cancer et un geste inattendu qui a marqué son parcours. Comment un simple bouquet de fleurs a-t-il ébranlé cette femme de pouvoir ? Entre pudeur familiale et lourdeur du diagnostic, son récit mêle vulnérabilité et résilience…
Un témoignage intime dans l’enceinte du pouvoir
Yaël Braun-Pivet publie ce 10 avril 2025 À ma place, une autobiographie où la présidente de l’Assemblée nationale brise le silence sur son cancer du sein. Diagnostiquée il y a trois ans, la femme politique révèle pour la première fois les coulisses émotionnelles de ce combat, trois ans après avoir accédé au perchoir du Palais Bourbon.
Dans les colonnes de Paris Match, des extraits choisis dévoilent comment la macroniste de la première heure a concilié mandat national et vulnérabilité personnelle. « J’annule tous mes rendez-vous suivants pour me laisser le temps de digérer », confie-t-elle au sujet du choc ressenti à l’annonce du diagnostic.
Le récit frappe par sa dualité : entre l’exercice du pouvoir et les fragilités humaines, entre les obligations publiques et les dîners familiaux chargés d’émotion. Un équilibre délicat que la quinquagénaire expose sans fard, des couloirs de l’Assemblée à sa salle de bains où se joue un tout autre combat.
Le bouquet silencieux d’un fils réservé
La soirée du 28 janvier 2022 bascule lorsque Yaël Braun-Pivet reçoit son diagnostic de cancer. Dans ce chaos émotionnel, un geste simple mais lourd de sens émerge : « mon fils aîné, le plus pudique des cinq, m’offre un bouquet de fleurs qui veut dire beaucoup ». L’adolescent habituellement discret choisit ce langage floral pour exprimer l’indicible.
La scène se déroule lors d’un dîner familial mouvementé, où les larmes de la présidente se mêlent aux verres d’alcool et aux rires forcés. L’annonce inattendue d’une troisième grossesse par sa nièce adorée crée un contraste saisissant entre la joie de la vie et l’angoisse de la maladie.
Ce bouquet devient le symbole d’une communication sans mots, typique d’une famille confrontée à l’urgence de se rassembler. Le choix du fils – habituellement rétif aux démonstrations affectives – révèle une sensibilité d’autant plus touchante qu’elle reste sobrement évoquée dans le récit.
La longue nuit avant l’opération salvatrice
L’attente des résultats de la biopsie plonge Yaël Braun-Pivet dans une angoisse existentielle. « Je le sens, je le vis en moi. Je sais que j’ai un cancer », écrit-elle, décrivant cette intuition fulgurante qui précède le diagnostic officiel. La présidente de l’Assemblée nationale vit alors une course contre la montre entre ses obligations politiques et l’urgence médicale.
En février 2022, l’opération devient inévitable. Le succès de l’intervention – avec conservation du sein – apporte un premier soulagement. Un détail glaçant témoigne de sa vulnérabilité : seule dans son box de réveil, elle découvre sur son téléphone le message rassurant de son mari aux enfants. « Il a eu le chirurgien, l’opération s’est bien déroulée », peut-elle enfin lire à travers ses larmes.
Le traitement ne s’arrête pas là. L’hormonothérapie devient son alliée contre les risques de récidive, particulièrement élevés pour ce cancer de grade 2. Une précaution nécessaire pour celle qui affirme avoir franchi « cette première étape » vers la guérison, entre douleur physique et renaissance émotionnelle.
Du choc diagnostique à l’apaisement post-opératoire
L’émotion submerge Yaël Braun-Pivet dans les heures suivant son réveil chirurgical. Seule dans son box, elle découvre sur son téléphone le message de son mari aux enfants : « la première analyse du ganglion est bonne ». Des larmes de soulagement coulent alors, mêlant douleur physique et libération mentale après des mois d’incertitude.
La présidente de l’Assemblée nationale insiste sur ce paradoxe post-opératoire : « Je suis rapidement libérée. La douleur est là mais j’ai franchi cette première étape ». Un équilibre fragile entre corps meurtri et espoir renaissant, symbolisé par la conservation de son sein malgré l’ablation de la tumeur.
Son récit souligne l’importance cruciale du soutien familial immédiat. Les échanges sur la « boucle familiale » deviennent une bouée de sauvetage, tandis que l’hormonothérapie s’impose comme rempart contre les récidives. Une reconstruction à double niveau, physique et psychologique, qui redéfinit son rapport au temps et au pouvoir.