Un fils de Premier ministre basé en Floride défie Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. Alors qu’Israël traverse une crise diplomatique majeure, Yaïr Netanyahou s’impose comme une ombre influente malgré ses frasques judiciaires. Son dernier clash avec l’Élysée révèle une stratégie numérique aussi brutale que calculée, héritée de son service militaire. Comment cet héritier controversé façonne-t-il la politique israélienne depuis Miami ? L’enquête dévoile des liens troublants avec l’extrême droite mondiale et un pouvoir familial qui nie son existence.
Une insulte virale qui enflamme les réseaux
«Va te faire f…» : le fils du Premier ministre israélien choisit X pour répondre à Emmanuel Macron. Sa réplique cinglante, en anglais, fait suite à un tweet présidentiel soutenant la reconnaissance d’un État palestinien. Une provocation d’autant plus surprenante que Yaïr Netanyahou, 33 ans, réside depuis deux ans à Hallandale Beach, en Floride.
Derrière cette punchline numérique se cache un paradoxe géopolitique. Alors qu’Israël mène une offensive à Gaza depuis dix-huit mois, l’héritier des Netanyahou évolue entre le standard téléphonique d’une association de collecte de dons et les plages de Miami. Le Daily Mail révèle ce décalage troublant : comment un homme absent du front influence-t-il le débat international depuis son smartphone ?
230 000 abonnés suivent pourtant ses moindres posts sur X, preuve d’une stratégie numérique rodée lors de son service militaire dans les communications de l’armée. Sa diatribe contre Macron s’inscrit dans une logique assumée : en 2018 déjà, il réclamait sur Facebook «le départ de tous les musulmans et Palestiniens d’Israël», avant que le réseau social ne suspendre sa publication.
L’activiste des réseaux aux méthodes controversées
Avec 230 000 abonnés sur X et près de 150 000 sur Instagram, Yaïr Netanyahou maîtrise l’art de la provocation numérique. Sa chaîne YouTube, où il anime le podcast The Yair Netanyahu Show, accueille en 2020 Eduardo Bolsonaro, fils de l’ex-président brésilien. Un format qui lance sa carrière médiatique mais révèle aussi ses accointances avec l’extrême droite internationale.
Ce militantisme 2.0 se paye au prix fort. Plusieurs condamnations pour diffamation et harcèlement émaillent son parcours, tandis qu’une affaire d’appel au meurtre reste en attente de jugement. Les réseaux sociaux deviennent son arme favorite : dès 2018, il publie sur Facebook un message choc réclamant «le départ de tous les musulmans et Palestiniens d’Israël», immédiatement suspendu par la plateforme.
Sa stratégie rappelle celle de Donald Trump Jr., qui instrumentalisa les nouveaux médias pour relayer la voix de son père. Mais contrairement au clan Trump, les Netanyahou nient officiellement cette influence, malgré les 380 000 abonnés cumulés et des méthodes calquées sur les influenceurs conservateurs américains comme Joe Reagan.
L’ombre portée sur le gouvernement Netanyahu
Yaïr Netanyahou s’impose comme un «conseiller non-officiel» de son père, selon plusieurs observateurs politiques. Son activisme numérique coïncide avec l’arrivée au pouvoir en décembre 2022 du gouvernement le plus à droite de l’histoire israélienne. L’Orient le Jour évoque même une «coalition Yaïr Netanyahou» pour décrire cette mouvance ultranationaliste.
Le parallèle avec Donald Trump Jr. s’arrête pourtant sur un point crucial : contrairement à l’ancien locataire de la Maison Blanche, Benyamin Netanyahou nie toute influence de son fils. Une posture de déni rendue nécessaire par les multiples affaires judiciaires qui poursuivent l’héritier, dont une pour appel au meurtre.
Les experts pointent ce paradoxe : comment un homme sans fonction officielle contribuerait-il à façonner la diplomatie israélienne ? Sa récente sortie contre Macron, comparant la Palestine aux indépendantismes corses ou basques, enflamme pourtant les chancelleries. Une «influence fantôme» qui questionne les mécanismes réels du pouvoir à Jérusalem.
Des positions ultranationalistes qui divisent
Sa dernière provocation franchit un cap. En réponse à Macron, Yaïr Netanyahou réclame l’indépendance des Corses, Basques, Kanaks et Guyanais, comparant implicitement ces territoires à la Palestine. Une analogie explosée par les experts : «la Corse n’est reconnue par aucun État membre de l’ONU», contrairement à la cause palestinienne.
Le fils Netanyahou pousse plus loin sa vision radicale : il considère désormais Gaza comme «une colonie israélienne». Cette déclaration contredit le droit international et alimente les tensions diplomatiques. Le Monde révèle une autre de ses positions polémiques : selon lui, «la gauche israélienne est plus dangereuse que les néonazis», ces derniers appartenant selon ses termes au «passé».
Ces prises de position extrêmes interrogent sur leur impact réel. Si Benyamin Netanyahou tente de minimiser l’influence de son fils, chaque sortie médiatique de Yaïr relance le débat sur l’orientation ultranationaliste du gouvernement israélien. Un activisme verbal qui complique les relations avec les alliés historiques d’Israël.