Zoom sur le parcours de Zoé : enfance placée et maternité précoce
Placée sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), Zoé vivait depuis plusieurs années dans un foyer spécialisé de Belfort. Sa grossesse, survenue alors qu’elle avait 15 ans, avait conduit les équipes éducatives à organiser un suivi médical et psychologique renforcé. Le directeur du foyer souligne : « Nous lui avions aménagé un espace adapté à sa situation de jeune mère. »
Malgré ces dispositifs, les défis liés à sa maternité – allaitement, sommeil du nourrisson, isolement social – semblaient peser sur l’adolescente. « Elle alternait entre des phases de repli et des élans de détermination », confie une travailleuse sociale. Le foyer assure avoir signalé régulièrement ses progrès et difficultés aux services compétents avant sa disparition.
Disparitions de mineurs : un phénomène en hausse de 18 % en France selon les dernières données
Les disparitions de jeunes placés sous protection ont augmenté de 18 % en cinq ans, selon un rapport du ministère de la Justice publié en février 2025. « Les fugues liées à des situations de détresse sociale ou à des maternités précoces non accompagnées sont les plus préoccupantes », alerte une sociologue spécialiste de la protection de l’enfance.
Face à cette tendance, le gouvernement annonce un plan d’action incluant un suivi renforcé des jeunes mères mineures et des campagnes de prévention dans les foyers. « Aucune Zoé ne doit se sentir abandonnée avec son enfant », déclare la secrétaire d’État à l’Enfance. Des associations réclament toutefois davantage de moyens humains pour anticiper les crises individuelles.
