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88% des jeunes ont cette mauvaise habitude le soir… Les chercheurs norvégiens alertent : +59% de risques d’insomnie (45.000 personnes étudiées)

Julie K.
6 Min de lecture

88% des jeunes français scrollent, jouent ou binge-watchent au lit chaque soir. Une étude norvégienne publiée dans Frontiers in Psychiatry révèle que cette habitude augmente de 59% les risques d’insomnie et raccourcit le sommeil de 24 minutes. Surprise : réseaux sociaux, films et jeux ont le même impact négatif, selon le Dr Gunnhild Johnsen Hjetland qui a suivi 45.000 personnes. Les chercheurs conseillent un « couvre-feu digital » 30 à 60 minutes avant d’éteindre la lumière.

L’ampleur du phénomène chez les jeunes

88% des 18-25 ans utilisent un écran au lit chaque soir, révèle une enquête française citée par l’Assurance Maladie. Un chiffre qui dépasse même les données norvégiennes de l’étude Frontiers in Psychiatry, pourtant menée sur 45.000 jeunes adultes suivis pendant 18 mois. En France, 6 personnes sur 10 avouent consulter leur smartphone avant de dormir – une proportion qui grimpe à 88% chez les moins de 35 ans d’après Santé Publique France.

La comparaison entre pays alarme les experts : 1 Norvégien sur 2 seulement reconnaît cette habitude contre 3 Français sur 4 dans la même tranche d’âge. « Ces écarts s’expliquent par des différences culturelles d’hyperconnexion », analyse le Dr Marc Rey, président de l’Institut National du Sommeil. Le temps moyen passé sur les écrans au lit? Entre 1h10 en Norvège et… 2h07 en France selon une étude Cnesco de 2024.

L’étude norvégienne qui fait trembler

45.000 jeunes adultes norvégiens ont été scrutés pendant 18 mois via un questionnaire quotidien sur leurs habitudes nocturnes. Le résultat est sans appel : chaque heure passée sur un écran au lit augmente de 59% les symptômes d’insomnie, et rogne 24 minutes sur la durée totale du sommeil. « Peu importe qu’ils jouent à Fortnite ou regardent Netflix, l’effet est identique », insiste le Dr Gunnhild Johnsen Hjetland, coauteur de l’étude publiée dans Frontiers in Psychiatry.

Contre toute attente, les réseaux sociaux ne sont pas plus néfastes que les autres activités. Les chercheurs écartent l’hypothèse du stress émotionnel : « C’est le temps volé au sommeil qui prime, pas le contenu », précise le chercheur. Les données montrent même que 12% des insomniaques sévères passent plus de 3h par nuit sur leur smartphone – l’équivalent d’une demi-nuit de sommeil en moins chaque semaine.

Le piège insoupçonné des écrans

Contrairement aux idées reçues, la lumière bleue n’est pas le principal coupable. Les chercheurs norvégiens balaient l’explication traditionnelle : « C’est le décalage horaire social créé par les écrans qui perturbe l’horloge biologique », corrige le Dr Hjetland. Ce phénomène désigne le décalage entre l’heure réelle et l’heure perçue par le cerveau « piégé dans un cycle d’éveil artificiel ».

Scroller TikTok ou binge-watcher une série vole littéralement du temps de sommeil, selon l’étude. Chaque minute passée sur l’écran retarde d’autant l’endormissement, créant une « dette invisible ». Exemple : 1h30 de réseaux sociaux = 24 minutes de sommeil en moins + 68% de risques de réveils nocturnes. « Les utilisateurs sous-estiment systématiquement leur temps d’exposition », alertent les scientifiques.

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