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À Montpellier, cette technique inédite utilise une dent et un os pour redonner la vue

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Un Patient Témoigne : La Vie Transformée Par Une Prothèse Oculaire Inédite

La perspective de retrouver la vue après des années d’obscurité représente un espoir tangible pour des patients autrefois condamnés à la cécité. C’est ce que vit aujourd’hui Dylan Vas, 24 ans, originaire de Frontignan. Atteint d’un syndrome de Lyell, une maladie rare affectant gravement ses muqueuses, il a perdu la vue à l’âge de 12 ans. « Je me suis quitté à 12 ans, adolescent en surpoids », confie-t-il avec une sobriété qui contraste avec l’ampleur du défi qu’il a dû relever.

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Dylan s’apprête à subir une intervention médicale unique en France, au CHU de Montpellier, où une équipe dirigée par le professeur Vincent Daïen met en œuvre une technique peu commune pour redonner la vue. Cette prothèse oculaire innovante combine des matériaux atypiques : une dent extraite avec un fragment de mâchoire, du tissu osseux, et du plexiglass. Cette association singulière constitue un substitut vivant à la cornée endommagée.

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Le processus, qui s’étale sur plusieurs mois, offre des résultats impressionnants. Pour certains patients, la vision retrouvée peut atteindre une acuité maximale de dix dixièmes, une performance inédite dans ce contexte. Le professeur Daïen souligne que cette réussite dépend en grande partie de la qualité de la rétine et du nerf optique, mais souligne aussi que « la moitié des personnes opérées ont une acuité visuelle supérieure à 1/10e ».

Cette avancée médicale dépasse la simple restauration fonctionnelle. Elle transforme radicalement la vie des patients, leur offrant une nouvelle autonomie et une réintégration dans un monde visuel qu’ils avaient perdu. Dylan, qui attend désormais avec impatience la prochaine étape de son traitement, incarne cette transformation : il n’est plus dans le noir, et c’est déjà un premier miracle.

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Cette prouesse médicale, fruit d’une collaboration entre ophtalmologues et chirurgiens maxillo-faciaux, illustre parfaitement comment des techniques anciennes, revisitées avec rigueur et innovation, peuvent offrir des solutions concrètes à des cas jusque-là désespérés. Elle ouvre également la voie à des perspectives plus larges, que les équipes de Montpellier explorent avec détermination.

Décryptage Technique : Comment Fonctionne Cette Prothèse De La Dernière Chance ?

Poursuivant le chemin initié par Dylan Vas, il est essentiel de comprendre les étapes précises qui rendent possible cette restauration visuelle exceptionnelle. La prothèse ostéo-odonto-kératoprothèse (OOKP) repose sur une chirurgie complexe et minutieuse, fruit d’une collaboration étroite entre ophtalmologues et chirurgiens maxillo-faciaux.

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La première phase débute par le prélèvement d’une dent, généralement une canine, accompagnée d’un fragment osseux de la mâchoire. Ce prélèvement est complété par une greffe osseuse issue du bassin, qui vient combler la cavité créée pour accueillir l’implant. Ce geste chirurgical, qui peut durer jusqu’à huit heures, requiert une grande finesse technique, comme le souligne le professeur Vincent Daïen. La complexité de l’intervention tient à la nécessité de préserver les tissus vivants tout en préparant un support solide et biocompatible.

Une fois la dent et l’os intégrés, la prothèse est montée avec une lentille en plexiglass, qui remplace la cornée défaillante. Cette lentille optique, fixée sur le support biologique, constitue la partie transparente permettant le passage de la lumière vers la rétine. Cependant, avant que la prothèse ne soit implantée définitivement, elle est placée sous la paupière de l’œil sain, dans une phase appelée « mise en nourrice ». Cette étape, qui dure environ trois mois, permet la revascularisation du tissu osseux, assurant ainsi une meilleure intégration et réduisant considérablement les risques de rejet.

La muqueuse buccale joue un rôle crucial en recouvrant la prothèse pendant cette période, offrant une protection naturelle contre les agressions extérieures et favorisant la cicatrisation. Cette approche biologique, qui utilise des tissus vivants, est ce qui différencie et améliore significativement cette technique par rapport aux prothèses purement synthétiques.

Lorsque la prothèse est finalement posée à la place de la cornée détruite, le chirurgien doit retirer la cornée opacifiée, le cristallin, l’iris et parfois le nerf optique, pour reconstruire entièrement la surface oculaire. « On reconstruit toute la surface oculaire », précise Vincent Daïen, insistant sur la précision que requiert cette seconde intervention, également de longue durée.

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Grâce à ce procédé, la vision peut être restaurée, parfois jusqu’à dix dixièmes, à condition que la rétine et le nerf optique soient en bon état. Toutefois, la vision ainsi retrouvée demeure limitée à un angle d’environ 40 degrés, insuffisant pour des activités comme la conduite. Cette contrainte n’enlève rien à la portée révolutionnaire de cette intervention, qui offre une seconde vie visuelle à des patients jusque-là condamnés à la cécité.

Ce décryptage technique illustre l’ingéniosité médicale qui allie matériaux biologiques et synthétiques pour repousser les limites de la chirurgie oculaire. Il met en lumière la complexité et la précision nécessaires, ainsi que les espoirs mesurés que cette prothèse suscite.

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Une Méthode Oubliée Remise Au Goût Du Jour En France
Une Méthode Oubliée Remise Au Goût Du Jour En France La technique de l’ostéo-odonto-kératoprothèse (OOKP) que le CHU de Montpellier a su réhabiliter puise ses racines dans une histoire médicale riche, mais quelque peu oubliée. Mise au point dans les années 1960 par le chirurgien italien Benedetto Strampelli, cette méthode innovante était alors une réponse pionnière aux cas de cécité irréversible où la greffe de cornée classique échouait. Malgré son potentiel, la technique ...
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