Des solutions existent, mais peu connues des seniors
Évaluations volontaires, stages de conduite ou adaptation du véhicule : les outils pour rouler en sécurité après 75 ans restent sous-utilisés. À Bordeaux, le centre Agir Senior propose depuis 2022 un « bilan complet » en 3 heures (vue, réflexes, mémoire). « 20 % des conducteurs que j’évalue renoncent d’eux-mêmes à conduire », explique le Dr Martin, médecin agréé.
Les auto-écoles spécialisées connaissent un succès timide. Le stage d’une journée (150 € en moyenne) inclut simulateur de conduite et « diagnostic bienveillant ». Autre piste : le passage à la boîte automatique, adopté par 12 % des plus de 75 ans. Une aide de 500 € existe via le crédit d’impôt mobilité, mais « seuls 3 % des seniors en bénéficient », regrette un moniteur bordelais.
« On n’est pas des dangers publics ! » : la colère des concernés
Au Club des Seniors Automobilistes de Toulouse, la tension est palpable. « J’ai 86 ans et zéro accident en 60 ans de permis ! », clame Robert, ex-ingénieur. 82 % des membres jugent « humiliantes » les propositions de contrôles obligatoires. « Ma voiture, c’est mon dernier lien avec l’autonomie », soupire Monique, 78 ans.
Face à eux, Émilie, mère d’un enfant blessé à La Rochelle, témoigne : « On m’a dit “c’est la vie”, mais quand un chauffard a 20 ans, on l’interdit de volant ». Les innovations technologiques peinent à convaincre : seuls 5 % des véhicules de seniors sont équipés de systèmes d’alerte de franchissement de ligne. Pourtant, une subvention de 300 € existe pour les installer.