Philippe Vedovini, grand-père maternel du petit Émile, est au cœur d’une enquête judiciaire qui révèle un passé familial troublé. Des écoutes obtenues par les enquêteurs exposent des témoignages saisissants de ses enfants évoquant violences et coups, tandis que resurgit son implication passée dans l’affaire de la communauté Riaumont. Placés en garde à vue puis relâchés, les proches du garçon disparu en juillet 2023 restent sous surveillance, alors que l’affaire Émile entrelace drames familiaux et zones d’ombre historiques.
Les enfants Vedovini face aux violences passées : décryptage des enregistrements
Les enquêteurs disposent de écoutes où les enfants de Philippe Vedovini décrivent des sévices subis durant leur enfance. Coups de poing, gifles et tirage de cheveux figurent parmi les méthodes disciplinaires évoquées, selon des sources proches du dossier. Ces enregistrements, réalisés dans le cadre de l’enquête sur la mort d’Émile, confirmeraient des pratiques déjà soupçonnées lors de l’affaire Riaumont dans les années 1990.
Les auditions des proches, placés en garde à vue fin mars 2024, ont permis de recouper ces éléments avec les souvenirs des enfants du couple Vedovini. Les enquêteurs soulignent la cohérence des témoignages, sans pourtant établir de lien direct avec la disparition du petit garçon. « Ces violences relèvent d’un contexte éducatif révolu, mais leur récurrence interroge », précise une source judiciaire sous couvert d’anonymat.
Philippe Vedovini et Riaumont : l’ombre persistante des années 1990
L’implication de Philippe Vedovini au sein de la communauté religieuse Riaumont, déjà épinglée pour des violences sur mineurs dans les années 2000, refait surface. Dans les années 1990, l’homme dispensait des cours dans cette institution catholique, où des méthodes éducatives controversées avaient attiré l’attention des autorités. En 2018, il est placé sous le statut de témoin assisté lors de l’enquête sur les agissements de Riaumont, sans toutefois être mis en examen.
Libéré de garde à vue le 27 mars 2024 après 48 heures d’audition, Philippe Vedovini conserve son statut de libre suspect. « Aucun élément ne permet de l’inculper à ce jour », insiste une source proche du dossier, rappelant que les violences évoquées par ses enfants relèvent d’un cadre familial et non de l’affaire Émile. Son avocate, Isabelle Colombani, refuse toutefois de commenter ces révélations, alimentant les spéculations.
Mort d’Émile : violences familiales et enquête, quel lien ?
La découverte des ossements du petit Émile, en mars 2024 près du Haut-Vernet, relance les questions sur les circonstances de sa disparition du 8 juillet 2023. Si les violences passées du grand-père éclairent son profil, « aucun élément matériel » ne lie directement ces faits au drame, selon une source judiciaire. Les enquêteurs rappellent que l’enfant était sous la surveillance des grands-parents lors de sa disparition.
L’autopsie n’ayant pas déterminé la cause de la mort, le parquet exige des preuves tangibles pour inculper quiconque. « Les violences éducatives, si condamnables soient-elles, ne constituent pas un mobile », souligne un procureur sous anonymat. La libération des Vedovini après leur garde à vue confirme l’absence d’indices suffisants, malgré le passé trouble de Philippe Vedovini.
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