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Aldi facture 12€ l’entrée : la bourde technique qui coûte cher à ses clients

Julie K.
7 Min de lecture

Aldi secoue les habitudes des consommateurs avec 12€ d’entrée obligatoires dans ses magasins expérimentaux de Greenwich et Utrecht. Ce système « remboursé si dépensé », censé révolutionner le shopping sans caisse, déclenche une tempête de plaintes : bugs techniques entraînant des débits multiples, délais de remboursement interminables et procédures kafkaïennes. Alors que l’enseigne allemande défend son innovation, des clients échaudés crient à l’arnaque et la France observe ce fiasco en retenant son souffle.

Aldi innove avec des magasins payants : la technologie derrière les 12€ d’entrée

Aldi impose un droit d’entrée de 12€ dans ses magasins expérimentaux de Greenwich (Royaume-Uni) et Utrecht (Pays-Bas). Le système combine bornes automatiques, QR codes individuels et caméras intelligentes capables de scanner les produits en temps réel. L’enseigne promet un « remboursement intégral si le montant dépensé est inférieur à 12€ », une formule censée garantir un shopping sans caisse ni attente.

Cette innovation s’inscrit dans un projet plus large de magasins autonomes, déjà déployé dans 20 établissements en Allemagne. Aldi mise sur l’intelligence artificielle pour identifier chaque article, suivre les déplacements des clients et générer automatiquement la facture. « L’objectif est de réduire les coûts tout en offrant une expérience fluide », explique un porte-parole, omettant de mentionner les dysfonctionnements techniques déjà observés.

Clients piégés par les bugs : la facture qui triple sans avertissement

Henrik Müller, client régulier d’Utrecht, pensait économiser du temps en payant ses courses via le système « sans caisse ». Résultat : 36€ prélevés au lieu de 12€ après une erreur de reconnaissance de son panier. Luisa Schmitt, à Greenwich, subit le même scénario : « J’ai dû contacter trois services différents pour récupérer mon argent. C’est une perte de temps totale », rage-t-elle.

Les caméras intelligentes, présentées comme infaillibles, confondent régulièrement les produits similaires ou doublent les débits en cas de manipulation rapide. Un problème aggravé par l’absence d’alerte en temps réel : les clients ne découvrent les surcharges que plusieurs heures après leur passage. Pour obtenir un remboursement, ils doivent remplir un formulaire en ligne avec photo du ticket de caisse… alors que le magasin se vante d’avoir supprimé les tickets physiques.

Le casse-tête des remboursements : entre attente interminable et paperasse

Les clients lésés doivent composer avec des délais bancaires de 3 à 7 jours pour récupérer leurs euros perdus, selon les pays. « Mon compte a mis une semaine entière à se régulariser », témoigne un client allemand, contraint d’avancer 24€ pour deux courses minimes. Aldi justifie ces délais par des « procédures de vérification standard », sans préciser pourquoi l’enseigne conserve l’argent durant ce laps de temps.

Le processus exige une preuve d’achat… alors que les magasins test ont supprimé les tickets physiques. Les clients doivent télécharger une application, scanner un code unique et envoyer des captures d’écran bancaires. « Même pour un remboursement de 3€, c’est un parcours du combattant », déplore une mère de famille, pointant du doigt les clauses obscures du contrat d’accès qui exonèrent Aldi en cas de « bugs techniques mineurs ».

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