Allemagne – Un contrôle routinier vire au safari improvisé : les policiers frontaliers interceptent une camionnette polonaise transportant deux zèbres, une antilope, six singes et un serval africain près des Pays-Bas. Les animaux exotiques, découverts sans papiers ni conditions de transport adaptées, révèlent les dessous d’un trafic d’animaux insolite. Placés en urgence dans un refuge néerlandais, les pensionnaires à quatre pattes attendent désormais le résultat de l’enquête.
Une interpellation rocambolesque à la frontière germano-néerlandaise
Le 7 avril 2025, une simple vérification de police tourne au scénario improbable au poste-frontière de Bund, dans le nord-ouest de l’Allemagne. Les agents de la police fédérale contrôlent une camionnette immatriculée en Pologne en provenance des Pays-Bas. Des bruits inquiétants et des mouvements anormaux sous une bâche les alertent : à l’intérieur, un bestiaire exotique survit dans des conditions précaires.
Les deux occupants polonais, âgés de 23 et 31 ans, ne présentent aucun justificatif pour ces animaux. Le véhicule est immédiatement immobilisé, empêchant son entrée sur le territoire allemand. Les autorités découvrent rapidement l’ampleur du chargement : cages mal sécurisées, absence de nourriture et température inadaptée aux espèces tropicales. Une enquête pour maltraitance animale et trafic illégal est ouverte sur-le-champ.
Le bestiaire improbable d’un trafic présumé
La camionnette dissimule un inventaire digne d’une arche de Noé : deux zèbres de Hartmann (une sous-espèce vulnérable), une antilope cervicapre, six singes verts, un serval d’Afrique et même un cygne tuberculé accompagné d’une buse variable. Les animaux, entassés dans des cages exiguës, présentent des signes de stress et de déshydratation, selon les premiers constats vétérinaires.
Particularité troublante : chaque espèce relève de statuts de protection différents. Le zèbre de Hartmann figure sur la liste rouge de l’UICN, tandis que l’antilope cervicapre est protégée par la Convention CITES. Les singes verts, souvent ciblés par le trafic pour les laboratoires, ajoutent une dimension supplémentaire à ce chargement hétéroclite.
Le modus operandi des suspects dévoilé
Les deux Polonais de 23 et 31 ans, interpellés sans antécédents connus, opéraient avec un itinéraire bien rodé. Partis des Pays-Bas, ils prévoyaient de traverser l’Allemagne vers une destination non identifiée, exploitant les failles du contrôle frontalier Schengen. Leur camionnette aménagée comporte des fausses cloisons et des compartiments dissimulés sous des bâches opaques, conçus pour échapper aux inspections rapides.
Les enquêteurs étudient trois pistes : commerce illégal d’espèces rares, fourniture de laboratoires pharmaceutiques ou revente à des collectionneurs privés. Le choix des espèces, allant du serval (prisé pour sa fourrure) au cygne (animal d’ornement), évoque une clientèle multiple. Un détail accablant : des traces de sédatifs dans les cages suggèrent un transport sur plusieurs jours sans pause.